dimanche 24 juin 2012

La transition Ecologique en marche douce...

Économie locale

Transition écologique : quand la France rurale revendique l’indépendance énergétique

Par Nolwen  Weiler  (24 mai 2012)
Voilà quinze ans qu’un petit territoire breton a entamé sa mue écologique. Le Mené est devenu le symbole d’une transition écologique en voie d’achèvement. Sa recette ? Puiser dans ses quelques ressources locales – biomasse, soleil et vent – pour produire une grande partie de l’énergie consommée. Et s’appuyer sur la force des liens sociaux, la créativité de ses habitants et la concertation horizontale. Quitte à déranger certains intérêts.


« Ici, nous ne sommes pas assez riches pour faire les choses chacun dans notre coin », entend-on dans le Mené. Ce petit territoire de moins de 200 km2 et de 7 000 habitants, perdu dans les landes qui séparent Rennes de Saint-Brieuc, n’est accessible ni en train ni par voie rapide. La seule industrie où l’on peut trouver du boulot, c’est Kermené, une industrie d’abattage, filiale de la chaîne de grande distribution E. Leclerc, où travaillent 2 500 personnes, soit un tiers des habitants de la communauté de communes. Le symbole même des zones rurales enclavées dont on parle tant depuis les élections.
« Bref, à première vue, nous avons peu d’atouts », sourit Jacky Aignel, maire de Saint-Gouéno, l’un des sept bourgs de ce petit pays. « Mais nous avons des richesses : le vent, la biomasse, le soleil et, surtout, une très forte envie de faire des choses ensemble. Pour que notre territoire vive, et que nous puissions y rester. » Et c’est ce qui a fait la différence. Progressivement, le Mené construit son autonomie énergétique et crée même des emplois.
Une transition qui part de la population
Il y a d’abord Géotexia , l’usine de méthanisation, qui produit du biogaz à partir des déchets organiques. Elle fête son premier anniversaire. « Le projet est né d’un constat : nous avions trop de lisier, et comme nous sommes en tête de bassin versant, cela posait des gros soucis environnementaux, explique Josette Vivier, de l’association Mené initiative rurale (MIR), à l’origine du projet. Le lisier, ce déchet agricole rejeté en masse par les élevages, est l’une des cause de la pollution des eaux douces et de la prolifération des algues vertes. Il sert désormais à fabriquer du biogaz, qui alimente une turbine produisant de l’électricité. L’idée a germé à la fin des années 1990 au sein d’une assemblée hétéroclite rassemblant agriculteurs, chasseurs, élus, pêcheurs et simples citoyens : l’association Mené initiative rurale. « L’objectif, c’était aussi de maintenir le plus d’exploitations agricoles possible. Donc de freiner l’agrandissement », ajoute Josette Vivier.
Parmi les engagements de la trentaine d’agriculteurs qui se sont lancés dans Géotexia : celui de ne pas augmenter leur cheptel. La coopérative d’utilisation du matériel agricole (Cuma) Mené Énergie, co-initiatrice du projet et actionnaire de l’usine, veille au grain. « Au début du projet, un agriculteur n’ayant pas respecté ce contrat a été exclu. Cela a braillé dans les campagnes, mais cela a assis l’autorité, et la cohérence de la Cuma », rappelle un habitant du territoire.
3 000 habitations éclairées grâce aux agriculteurs
Implantée sur un terrain acheté par la communauté de communes, l’usine de méthanisation produira chaque année 12 à 15 gigawattheures. De quoi couvrir les besoins d’environ 3 000 habitations, hors chauffage. « La chaleur produite par ailleurs sera directement valorisée sur place, notamment pour le séchage de la matière organique qui sera exportée vers des plaines céréalières, déficitaires en matière azotée », détaille Laurent Gaudicheau, directeur de la communauté de communes.
« La filière de chauffage au bois a aussi fait sont entrée dans le Mené », ajoute Josette Vivier. Cinq agriculteurs, membres de l’association, choisissent alors ce mode d’énergie. Depuis, l’idée a cheminé. Deux réseaux de chaleur alimentés par du bois déchiqueté local sont d’ores et déjà opérationnels. « L’un d’eux dessert 55 locaux – bâtiments communaux, logements sociaux et particuliers – et chauffe plus de 4 000 m2 », explique Marc Théry, chargé de mission énergie à la communauté de communes. À terme, six des sept communes du territoire seront équipées et près de 20 000 m2 seront ainsi chauffés. « Il y a un défrichage par le milieu associatif, repris ensuite par les politiques, commente Josette Vivier. La demande part de la base, pour aller vers les élus. »
« Les gens cherchent à créer du positif »
Cet fonctionnement horizontal force chacun à développer l’art du compromis. Ce n’est pas toujours simple. Et peut prendre beaucoup de temps. « La première fois que j’ai entendu parler de méthanisation, c’était en 1981 », se remémore ainsi Paul Houé, sociologue au CNRS, et fils du pays. C’est lui qui, dans les années 1960, met en évidence la volonté des habitants du Mené de prendre en main leur territoire, de réfléchir aux modalités de sa survie.
À l’époque, il réalise des enquêtes de terrain pour sa thèse de doctorat sur le développement rural. « Les gens avaient l’impression d’avoir été oubliés par le développement qui agitait le reste de la France, se souvient Paul Houé. Ils ne voulaient pas voir leur territoire mourir. Mais ils ne se contentaient pas de se lamenter. Ils réfléchissaient à ce qu’ils allaient devenir. Ils cherchaient à créer du positif. »
Retour sur investissements publics
Dans la foulée de ce vaste questionnement est créé le comité d’expansion du Mené. Plus tard, viendra le « plan d’aménagement rural », puis les premiers « contrats de pays ». Autant de modalités de développement rural qui seront reprises, ensuite, ailleurs en France. « En quarante ans, les élans collectifs ont évidemment connu des hauts et des bas, poursuit le sociologue. Et ce qui se passe depuis la fin des années 1990 autour de l’énergie est, pour moi, inattendu mais passionnant et tout à fait logique, au fond. »
Financés jusqu’à 60 % par des investissements publics [1], les divers projets lancés dans le Mené ont un temps de retour sur investissements moyen de huit ans. « Le cabinet Solagro, qui a fait un état de lieux en 2004 pour mieux cerner les leviers d’action à notre disposition, a mis en évidence que les dépenses énergétiques entraînaient, chaque année, le départ de 9 millions d’euros du territoire, précise Laurent Gaudicheau. Le gisement de richesses est flagrant. » Grâce à la méthanisation puis à la création d’une filière bois locale, l’argent peut servir à d’autres investissements. Tout cela n’aurait pas été possible si le Mené avait sombré dans l’austérité budgétaire...
Une autonomie qui dérange
Tout le monde ne voit pas forcément ces projets d’un bon œil. Depuis 2007, l’huilerie Ménergol, une coopérative locale [2] au sein de laquelle on transforme le colza en huile de moteur pour les tracteurs, ne fonctionne qu’au tiers de ses capacités. C’est que la FNSEA est très implantée dans les campagnes. Or Xavier Beulin, patron du syndicat majoritaire, est aussi à la tête de Sofiprotéol, l’établissement financier de la filière des oléoprotéagineux (colza, tournesol, soja). « Ces grosses entreprises n’ont aucun intérêt à ce que les agriculteurs organisent leur autonomie », estime Marc Théry.
Les motivés du Mené sont aussi soumis aux aléas nationaux des politiques énergétiques décidées en haut lieu. Le construction d’un parc éolien participatif, qui devait être posé sur la crête du Mené, vient ainsi d’être suspendu. En cause : l’annulation probable par le Conseil d’État, à la demande d’un collectif anti-éoliennes, de l’arrêté fixant le tarif de rachat de l’électricité éolienne.
Sobriété volontaire
Ils ont par ailleurs quelques difficultés à obtenir le soutien des opérateurs d’électricité dans la mise en place de ce que l’on appelle « l’effacement des consommations électriques ». Très pratiquées aux États-Unis, ces coupures alternatives du chauffage dans les foyers – pour de courtes durées – permettent de limiter la consommation pendant les périodes de pointe. Quand le froid se fait piquant, en plein hiver, et que tournent en même temps dans tous les logements de France (généralement en fin de journée) chauffage mais aussi machines à laver, fours et résistances des ballons d’eau chaude.
« Ces coupures sont volontaires et maîtrisées par les habitants eux-mêmes », précise Marc Théry. Grâce à un système de télétransmission, ils peuvent consulter, en temps réel, leur consommation et ainsi apprendre à la gérer. Les volontaires du Mené (dont un tiers des habitants se chauffent à l’électricité) devraient s’y mettre après l’été. « Beaucoup sont motivés par les gains économiques que promet ce dispositif, ajoute Marc Théry. Et avec des coupures d’une demi-heure, la température des maisons ne baisse pas beaucoup. Il faut juste être vigilant. » Une politique énergétique qui tranche avec la France du nucléaire, où tout est agencé et décidé, pour tout le monde, par EDF. Créativité, autonomie, démocratie horizontale, sobriété… De quoi inspirer de nombreux autres territoires.
Nolwenn Weiler
Photo : Ivan du Roy

Notes

[1] Ademe, Fonds européen de développement régional (Feder), conseil régional, conseil général, communauté de communes.
[2] Coopérative d’utilisation du matériel agricole (Cuma).

Les transitions se feront localement, et par la Société Civile...

RIO DE JANEIRO - Rio+20 a accouché de formules creuses réveillant l'ardeur de la société civile

RIO DE JANEIRO - Le sommet Rio+20, qui voulait engager le monde vers l'éradication de la pauvreté et la préservation de la nature, a accouché de formules creuses, réveillant l'ardeur de la société civile et suscitant des interrogations sur l'intérêt de ce genre de cérémonie.
"On est déçu, mais ce n'est pas un échec", affirmait un participant. Ce n'est qu'"un point de départ", assurait la présidente brésilienne Dilma Rousseff.
Ratifié vendredi soir par les représentants de 193 pays, dont près d'une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, le texte d'accord final, "l'avenir que nous voulons", a de quoi laisser les participants sur leur faim.
On y évoque l'économie verte, qui pourrait répondre aussi bien à la crise économique qu'à la dégradation de la planète, mais sans fournir de lignes directrices, sans rien imposer. On décide un renforcement du programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), mais sans lui donner la force et l'autonomie d'une vraie agence de l'ONU.
Au milieu de formules consensuelles préservant les égoïsmes nationaux, se glisse le principe d'objectifs du développement durable, "en nombre limité, concis et tournés vers l'action". Concernant tout le monde, pays riches ou pays pauvres, ils devraient être mis en place d'ici 2015, avec échéance probable en 2030.
Un "calendrier serré, intensif", remarque Laurence Tubiana, directrice de l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales), pour qui ces objectifs représentent "l'acquis principal du sommet, sans hésitation". "Il y a une volonté de réussir", dit-elle.
"Rio, ça dit qu'on est incapable "aujourd'hui" de trouver un accord face aux défis planétaires environnementaux et sociaux, mais ça dit aussi qu'il nous faut trois ans", estime Ronan Dantec, sénateur EELV et porte-parole pour le climat de l'organisation mondiale Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).
Un sommet comme Rio+20 crée une dynamique. Les jeunes le disent bien qui, en quittant Rio, affirment vouloir faire "bien davantage" pour le développement durable. Les représentants des collectivités locales répétent à l'envi que c'est d'eux que tout dépend, que c'est à leur niveau que tout se fait, et qu'ils ont trouvé à Rio de nouvelles idées.
"La réussite de cette conférence, c'est que ca a lieu, les gens viennent pour discuter, partager leurs espoirs, leurs difficultés", dit Brice Lalonde, qui en a été le co-coordinateur.
Les ONG ont cependant massivement manifesté leur colère devant le peu de résultats concrets du sommet. "Dans l'avenir que nous voulons, il y a de l'engagement et de l'action, pas seulement des promesses", ont-elles lancé.
Elles se sont juré de rebondir, de revenir aux actions de proximité, trouvant dans ce qu'elles qualifient d'"échec" une énergie nouvelle pour transformer, disent-elles, "la colère en action".
"L'échec de Rio+20 donnera aux gens plus d'énergie pour se mobiliser et se battre pour la planète", a déclaré Daniel Mittler, de Greenpeace.
A l'issue de la conférence, nombre de participants s'interrogeaient cependant sur la nécessité de ces confrontations d'Etats aux intérêts particuliers. "Ca montre l'impuissance du politique, la paralysie du système, ça rend pessimiste sur sa capacité à générer quelque chose", estimait Laurence Tubiana.
"193 pays qui doivent atteindre l'unanimité, c'est difficile, peut-être il faut modifier le système de fonctionnement", admet Brice Lalonde. "C'est une structure inadaptée", affirme Gilles Berhault, président du Comité français pour le développement durable, pour qui la souveraineté des pays n'est plus de mise dans un monde "interdépendant".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a fermé le ban en martelant, en clôture de la conférence, la plus large jamais organisée par les Nations-unies: "Les discours sont terminés, maintenant commence le travail". Et il a ajouté : "Le chemin est long et ardu, l'aiguille de l'horloge court, et l'avenir est entre nos mains". Chacun en était bien conscient.

mardi 19 juin 2012

Aurel : Les Rendez vous de la Transition écologique......


Agenda «Transition Diois–Val de Drôme»  juin 2012 :
A l'attention des personnes actives dans des groupes de Transition existants ou en cours de création.
Merci de transmettre ce message à tous les groupes de Transition que vous connaissez.
Nous sommes nombreux dans les différents groupes de Transition ou issus de Transition à souhaiter une rencontre/réunion pour l'ensemble de la Vallée de la Drôme.
Cette réunion nous permettrait de mieux nous connaître et de découvrir les actions et évènements en cours ou prévus pour la saison 2012/2013.
Nous lançons un rendez-vous ouvert à tous ceux qui réfléchissent et agissent dans le sens de la Transition (groupes Diois, Crestois et autres sur le secteur de la "Grande Vallée de la Drôme"): ( photo : Il y a un an Rendez vous à Saint Roman en Diois sur la relocalisation de l' économie...)
Rendez-vous le dimanche 24 juin 2012 à Aurel à 12H pour un repas partagé et un après midi d'échanges,
  chapiteau et nécessaire de cuisine à disposition pour 25 personnes à l'école de parapente.
- Réponse souhaitée pour ne pas être plus de 30 et trouver un autre site le cas échéant.
- Itinéraire, à partir d'Aurel, suivre camping (et restaurant la Colombe) puis fléchage "TRANSITION"
-Apportez des victuailles si vous pouvez
Pour plus d'infos, contacter:
Antoine: 06 63 73 89 82, fargue.antoine@gmail.com
ou
Hervé: 06 10 40 14 19, herve.bruyere@yahoo.fr
En espérant rencontrer au moins un membre de chaque groupe...
Antoine Fargue
Ou pour le Diois
« Réseau Diois Transition Biovallée de la Drôme » (Monnaie Locale Complémentaire - Epargne solidaire)


lundi 18 juin 2012

Belle réussite de la Fête des Jardins en Biovallée...


Article du Dauphiné libéré :
Fête des Jardins en Biovallée
C’était la visite des jardin de la biodiversité ce Week-end sur toute la Vallée de la Drome. Dans le cadre de la fête des Jardins, les départs des visites commentées par le jardinier pendant 90 minutes étaient programmés à 10h, 14h et 16h pour ces deux journées. En parcourant un sentier d’initiation et d’observation, les participants ont découvert les différents visages d’un jardin :  aspect historique/ethnobotanique( avec Grégory Lemoine à L’Aube de Die ) à travers la re-découverte de plantes oubliées consommées à l’époque médiévale (aildes ours, ail des vignes, poireau perpétuel, macéron, onoethère, souchet comestible…), aspect multisensoriel avec le jardin des senteurs (interprétation avec les cinq sens!) et la cabane pour observer les oiseaux, aspect éco-citoyen (présentation des techniques d‘économie de l‘eau, de rotations des cultures et des associations de plantes, des engrais verts, du recyclage des déchets, de la lutte biologique, des purins naturels et des gites pour la faune), aspect scientifique: jardin botanique (plantes étiquetées et fiches botaniques), recherche sur l’acclimatation de plantes exotiques non invasives suite au réchauffement climatique (avec, simultanément, la réduction de l’empreinte écologique/carbone), et aspect social (troc‘plantes, mini-salon de thé en plein air).
Plus, de 103 sites ont été visités  et quelques 600 amateurs de jardins ont tournés dont 66 jardins potagers répertoriés cette année 2012.
Il faut savoir qu'un un jardin partagé peut démarrer d'une simple fissure, au bord d'une fenêtre, jusqu'à un terrain de plusieurs centaines de mètres carrés. Cela peut même être un village entier. On parle alors de fleurissement partagé.
Une expérience réussie ce Samedi et dimanche midi, même si la pluie dimanche vers 16 h a écourter les visites. Rendez vous dans un an …

Partenaires :

Ecologie au Quotidien  Le Chastel 26150 DIE
Tel / 04 75 21 00 56       



« Réseau Diois Transition »
Monnaie Locale Complémentaire

 
 
 

« Collectif Vallée de la Drôme en transition »
AIRE/TRAMPOLINE, Trésor de Die
Association et atelier d’insertion, débarras, vente... Tri et Recyclage, économie sociale, Objectif de Réinsertion (TRESOR).
Nom du responsable : Gérard Boulon
Adresse du siège : Quartier du Perrier - 26150 Die
Tél. : 04 75 21 01 78
Email :
gerard.boulon@aire2i26.com
Site Web : www.aire2i26.com
L'animatrice des Jardins Familiaux de la Ville de Die :
Tessa Papinot ( 06 60 24 50 83)

MJC CENTRE SOCIAL NINI CHAIZE
Rue Gustave Gresse - 26400 AOUSTE SUR SYE
Tél : 04 75 25 14 20
Les Potagers Rares
Jardins Familiaux
Nom du président : Jean-Pierre Galle

Adresse du siège : Les Combes - 26150 Die
Tél. : 04 75 22 06 60
Les Jardins Partagés de l’Aube de Die
06 83 11 94 95