Alternatiba Gironde : Pour sauver des légumes de la poubelle et cuisiner en fête : lancez une « disco soupe » !
Transformer
des fruits et légumes invendus en un repas festif : voilà ce à quoi
s’amusent des dizaine de disco soupes. Lancé en 2012, ce mouvement
entend lutter contre le gaspillage alimentaire, sans culpabilité ni
sanction mais dans une ambiance joyeuse ! Cette année, 25 000 kilos de
fruits et légumes ont déjà été sauvés de la poubelle, et 30 000 repas
ont été servis ! Reportage à Bordeaux, lors de la disco soupe
d’Alternatiba Gironde.
L’invitation peut paraître curieuse : « Venez déguster des fruits et légumes qui allaient finir à la benne »,
apostrophe une affiche. Une quinzaine de personnes nettoient et
épluchent des fruits et légumes pour confectionner des brochettes aux
pastèques, des smoothies au melon et, plus traditionnellement, des
salades ou des soupes aux choux. « Ici, c’est une cuisine participative, précise Hugo. Autour de vous, il n’y a que des bénévoles. » Une cuisine participative et festive joliment appelée « disco soupe ». Nous sommes à Bordeaux. Le village des alternatives « Alternatiba Gironde » bat son plein. La disco soupe s’active dans l’espace « objectif zéro déchet », dédié aux initiatives de récupération.
Mais d’où viennent donc ces fruits et légumes ? « Tout le contenu de ces cagettes allait être jeté », répond Aude. Ils ont été récupérés à la fin d’un marché de gros et auprès d’un supermarché bio [1]. « Nous nous rendons surtout en fin de marchés, mais pas en grande distribution, précise Sarah, une des initiatrices du mouvement Disco Soupe à Bordeaux. Le but du jeu c’est que le concept de disco soupe ne soit pas récupéré. Ceux qui donnent ne doivent pas communiquer dessus ni en faire un outil de greenwashing. » Et gare aux entreprises qui seraient tentées d’utiliser le mouvement afin valoriser de façon abusive leur image écolo : elles sont d’emblée épinglées sur le site discosoupe.org.
« C’est un moment d’échange non-marchand, mais ce n’est pas non plus gratuit », explique Sarah. « Nous proposons un prix libre pour qu’il n’y ait pas de discrimination sociale, mais l’on vit entièrement des dons ». Marmites, mixers, saladiers, ustensiles... autant de matériels « chinés à Emmaüs », non jetables, et indispensables à la tenue de ce type d’événement. « Sur une Disco Soupe, nous valorisons de 300 à 700 kilos. Ce que nous ne pouvons pas cuisiner, nous le redistribuons. Lors de la dernière Disco Soupe par exemple, tout le monde est reparti avec son cageot ! »
Lancé en mars 2012, ce mouvement citoyen foisonne en France et dans le monde. De janvier à juin 2014, 180 disco soupes ont eu lieu dans 86 villes et 10 pays, soit une disco soupe chaque jour en moyenne. En six mois, 25 000 kilos de fruits et légumes ont été sauvés de la poubelle, et 30 000 repas servis par les « Discocuistots » aux quatre coins du globe. Pas étonnant que ces zones de convivialité éphémères accompagnent la dynamique Alternatiba, ces villages des alternatives festifs qui essaiment partout en France . « La transition écologique et sociale se construit dès maintenant, observe Txetx Etcheverry, un des initiateurs d’Alternatiba. Toutes ces alternatives permettent de prendre confiance en la capacité de changer les choses, à partir de là où l’on est. » A Bordeaux, ces disco alternatifs étaient plus de 10 000.
Texte et photos : Sophie Chapelle
Photo de une : Disco Soupe Bordeaux / twitter
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Glanage, cueillette et partage des aliments : comment éviter le gaspillage
Mais d’où viennent donc ces fruits et légumes ? « Tout le contenu de ces cagettes allait être jeté », répond Aude. Ils ont été récupérés à la fin d’un marché de gros et auprès d’un supermarché bio [1]. « Nous nous rendons surtout en fin de marchés, mais pas en grande distribution, précise Sarah, une des initiatrices du mouvement Disco Soupe à Bordeaux. Le but du jeu c’est que le concept de disco soupe ne soit pas récupéré. Ceux qui donnent ne doivent pas communiquer dessus ni en faire un outil de greenwashing. » Et gare aux entreprises qui seraient tentées d’utiliser le mouvement afin valoriser de façon abusive leur image écolo : elles sont d’emblée épinglées sur le site discosoupe.org.
Open source contre greenwashing
Une fois la disco soupe prête à servir, l’heure est à la dégustation joyeuse. « Et en plus, c’est super bon ! », sourit Marie-Pauline. Lutter contre le gaspillage alimentaire, tout en rendant les gens acteurs grâce à la fête, en voilà une belle idée. Une idée sans droit de propriété et librement reproductible. « Le mouvement Disco Soupe est complètement open source », explique Sarah. Basé sur une communauté de plusieurs centaines de personnes en France et à l’étranger, ce mouvement mise sur l’autogestion, l’esprit hacker et la débrouille de ses membres. Le format de l’événement est diffusé librement afin de permettre à chacun d’organiser une disco soupe à son échelle. Une vingtaine de ces cuisines festives ont ainsi été organisées à Bordeaux depuis avril 2013. « Nous avons plus de demandes que de temps, alors nous tâchons de transmettre nos savoirs pour que ce mouvement essaime partout. »« C’est un moment d’échange non-marchand, mais ce n’est pas non plus gratuit », explique Sarah. « Nous proposons un prix libre pour qu’il n’y ait pas de discrimination sociale, mais l’on vit entièrement des dons ». Marmites, mixers, saladiers, ustensiles... autant de matériels « chinés à Emmaüs », non jetables, et indispensables à la tenue de ce type d’événement. « Sur une Disco Soupe, nous valorisons de 300 à 700 kilos. Ce que nous ne pouvons pas cuisiner, nous le redistribuons. Lors de la dernière Disco Soupe par exemple, tout le monde est reparti avec son cageot ! »
Lancé en mars 2012, ce mouvement citoyen foisonne en France et dans le monde. De janvier à juin 2014, 180 disco soupes ont eu lieu dans 86 villes et 10 pays, soit une disco soupe chaque jour en moyenne. En six mois, 25 000 kilos de fruits et légumes ont été sauvés de la poubelle, et 30 000 repas servis par les « Discocuistots » aux quatre coins du globe. Pas étonnant que ces zones de convivialité éphémères accompagnent la dynamique Alternatiba, ces villages des alternatives festifs qui essaiment partout en France . « La transition écologique et sociale se construit dès maintenant, observe Txetx Etcheverry, un des initiateurs d’Alternatiba. Toutes ces alternatives permettent de prendre confiance en la capacité de changer les choses, à partir de là où l’on est. » A Bordeaux, ces disco alternatifs étaient plus de 10 000.
Texte et photos : Sophie Chapelle
Photo de une : Disco Soupe Bordeaux / twitter
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P.-S.
Si vous souhaitez devenir bénévole pour Disco Soupe Bordeaux, vous pouvez écrire à : discosoupebordeaux@gmail.comNotes
[1] Plus précisément au MIN – le marché d’intérêt national de Bordeaux Brienne – ainsi qu’au So.bio de Pessac.