dimanche 30 juin 2013

Psychopouvoir , dépression et tension sociales



Psychopouvoir, dépression et tension sociales
Publié par amedigue le 25 Juin 2013 par MCD avec son autorisation.
- Bonjour à tous, je relaie ici un article que j'ai publié dernièrement sur le média citoyen Agoravox. Heureuse de rejoindre le réseau stimulant d'AI! 
- Le psychopouvoir qui nous divise
- Depuis plus d’un demi-siècle, le consumérisme et la logique de la rentabilité nous ont habitués à entretenir un rapport instrumental aux choses ; s’il a lieu d’abord avec les objets matériels et dans les espaces-temps du travail et de la consommation, il a tendance aujourd’hui à s’immiscer dans d’autres champs plus personnels de notre existence, comme dans notre rapport au savoir, à notre temps libre ou aux autres en général.
- Le rapport instrumental consiste à utiliser les choses en suivant des modes d’emploi ou des techniques qui nous permettent d’atteindre rapidement le but qu’on s’est fixé avec elles ; elles restent ainsi des instruments extérieurs à nous-mêmes. On touche ici à la différence entre pratiquer et utiliser quelque chose : quand on pratique quelque chose, une langue par exemple, cette chose nous constitue et nous transforme à mesure qu’on la pratique ; de même quand on pratique un instrument de musique, nous finissons par intérioriser (retenir en nous) les gestes pour pouvoir en jouer, nous n’avons pas besoin d’un mode d’emploi à chaque fois que nous reprenons notre instrument. La pratique régulière devient un savoir faire qui nous est propre, intégré à notre mémoire - notre mémoire de la musique, des gestes… -, notre guitare n’est pas un simple objet utilitaire, utiliser seulement pour produire des sons, elle fait partie de notre expression personnelle, comme les mots que l’on emploie. Quand on utilise quelque chose (par exemple, une machine dont on se sert occasionnellement), l’objet n’est pas intégré à notre expression, il reste extérieur à nous-mêmes, et nous devons nous appuyer sur un mode d’emploi pour en faire quelque chose ; c’est cette mise à distance qui caractérise le rapport instrumental.
- Or, avec la société de consommation qui prétend répondre à tous nos besoins, nous sommes de plus en plus souvent dans ce rapport instrumental, et ce, dans tous les champs de notre existence : des plats préparés sous cellophane cuisinés pour nous, aux émissions télé qui s’occupent de nos enfants à notre place, en passant par les sociétés de services qui viennent animer nos soirées ou les mass médias qui nous « résument l’info du jour », nous sous-traitons nos besoins en perdant nos savoir-faire (cuisiner, chanter, jouer avec nos enfants, penser et s’informer pour comprendre le monde…). Dans nos métiers aussi, où le nouveau management exige, pour que nous soyons efficaces, de ne pas investir ce que l’on fait au-delà de ce rapport instrumental : ce sont par exemple les cheminots qui doivent, pour faciliter le processus de dérégulation de la SNCF, renoncer à la solidarité entre pairs et au sentiment du travail bien fait, inscrits dans l’héritage collectif de leur métier[1]. On leur demande de plus en plus de gestes à la chaîne et sans conscience, délestés des significations des savoir-faire propres au métier et à son histoire collective, considérées aujourd’hui comme des freins à la libéralisation. De même, pour les éleveurs, obligés de mettre des boucles électroniques à leurs bêtes, et pour les professionnels du soin, coupés du sens de leur métier par la rationalisation de leurs gestes - certains se sont réunis dans le collectif « l’Appel des appels » pour dénoncer ce processus. Comme le montre bien le philosophe Bernard Stiegler, ce processus de prolétarisation[2], né dans l’industrie au 19e siècle, est devenue aujourd’hui une perte généralisée de savoirs (savoir-être, savoir-vivre, savoir-faire, savoir-penser) qui touche à la fois les producteurs et les consommateurs, et qui nous concerne tous.

- Or, pour devenir une personne singulière, nous avons besoin de pratiquer et non pas seulement d’utiliser les choses ; nous avons besoin de pratiques qui nous transforment. La singularisation implique de sortir du rapport instrumental. Par exemple, face à une recette de cuisine, au lieu de se contenter d’appliquer les consignes – pour obtenir rapidement le plat fini - sans rien retenir pour la prochaine fois, on les lira attentivement, en se remémorant les étapes successives. Puis, à force de refaire cette recette, on se rendra mieux compte de la saveur singulière que l’on cherche à obtenir, et comment on peut l’obtenir (en rajoutant un peu de tel ingrédient, en battant ou non les œufs en neige…). On part ainsi d’une recette, qui est un savoir hérité, « déjà là » - car on ne peut pas faire quelque chose de singulier tout seul, à partir de rien d’autre que de nous-mêmes : on puise forcément dans la matière de la culture collective, que tant d’autres singularités avant nous ont contribué à créer, à l’image d’une langue. Puis, à force de mettre en pratique ce savoir hérité, on le recompose un peu différemment, « à notre sauce », grâce à notre ressenti personnel. C’est par ce processus de « recréation » que nous exprimons notre singularité. Au bout du compte, nous avons intégré en nous-mêmes quelque chose de la culture commune, en l’enrichissant d’une nouvelle singularité. Ce « processus de co-transformation », d’échange réciproque entre la culture collective et les individualités, a été mis en évidence par Gilbert Simondon [3] sous le nom de transindividuation, concept repris aujourd’hui dans les analyses éclairantes du philosophe Bernard Stiegler.
- Le rapport instrumental, qui envahit nombre de nos rapports aujourd’hui, court-circuite ce processus, amenant à une panne de la singularisation qui génère beaucoup de souffrance.
- Panne de la singularisation et souffrances psychiques      
- Se singulariser, c’est à la fois accéder à la joie du sens, ressenti à travers notre participation au monde commun en partage, et celle de devenir une personne unique, qui par cette qualité est irremplaçable et apporte quelque chose de nouveau au grand tout de la culture collective. Devenir soi-même passe donc par le fait d’échanger un monde commun entre nous: une vérité fondamentale complètement occultée par le discours de l’individualisme selon lequel nous nous affirmons contre les autres, dans la grande compétition du tous contre tous. Si nous sommes des individus physiquement séparés, nous formons aussi par l’esprit un être collectif, ce que la vision matérialiste du monde ne sait voir. Le rapport instrumental auquel la logique de la rentabilité réduit notre rapport au monde produit tout le contraire de la singularisation : il nous isole les uns des autres en nous empêchant de devenir nous-mêmes. Le marketing nous fait croire que nous nous singularisons (« démarques-toi ! en portant telles baskets, en consommant tel loisir…) là où le marché ne fait que nous standardiser : nous devenons, comme ces objets produits à la chaîne, interchangeables et jetables, tandis que le lien social se réduit à l’agrégation tribale en groupes de consommateurs cibles — agrégation qui donne l’illusion de protéger d’une solitude que le système  consumériste lui-même génère en détruisant les processus de transindividuation. Dans ce système, pour avoir l’illusion de ne pas être seul, il faut renoncer à sa singularité. 
- Cette panne de la singularisation, indissociable de celle de la transindividuation, provoque des souffrances de plus en plus nombreuses et visibles dans notre société : solitude subie et sentiment d’inutilité, perte de sens, addictions ou recherche de sensations extrêmes pour se sentir exister (comme dans les cas « états limite » ou « border line » qui explosent depuis quelques années), hyperactivisme et burn out,  ou au contraire décrochage total, aboulie et dépression… Toutes ces tendances sont symptomatiques des troubles qui saisissent l’individu contemporain face à cette panne, quand il n’arrive plus à se lier aux autres tout en se singularisant. De plus en plus de gens vont consulter leurs psychologues en se plaignant de ne pas parvenir à s’habiter ; qu’ils s’agissent d’hyperactifs qui ne tiennent plus en place, ou de dépressifs qui se sentent englués dans un temps interminable dépourvu de sens, tous souffrent du vide qui est en eux.
- Quand les choses ne passent plus en nous, parce que nous les maintenons à distance pour pouvoir les utiliser (et non les pratiquer), nous restons vides à l’intérieur. Nous sommes seulement traversés par quelques plaisirs éphémères, quand nous consommons quelque chose  qui nous fait envie ou quand nous obtenons les profits attendus (une économie, une place ou une opportunité éphémères…) de ce que nous avons utilisé. Mais nous restons insatisfaits, parce qu’aussitôt consommées, ces choses s’évaporent et il ne nous reste rien : elles ne laissent rien en nous, et nous ne laissons rien en elles. Si nous reprenons l’exemple de la langue, de la guitare ou de la cuisine, on voit bien que, dans le rapport instrumental, il n’y a pas d’échange réciproque, cette co-transformation qui laisse en nous quelque chose et qui laisse une trace de nous à l’extérieur. Nous souffrons alors de ne plus nous sentir exister, comme des fantômes de passage, inutiles au monde qui les entoure. En réaction à cette angoisse, nous pouvons compenser la perte de saveur de notre existence (le sentiment qualitatif d’exister), par l’accumulation frénétique de sensations, d’expériences, si possibles intenses, que s’empresse de venir satisfaire la « consommation expérientielle [4]», devenue un nouveau filon marketing sur le dos du désespoir que génère le système consumériste lui-même. Mais, quand nous ne sommes plus dupes de ce système consumériste, de sa séduction aliénante à coups de marketing ou d’émissions paillette, l’isolement et le vide de sens sont tels que le passage à l’acte violent, contre soi ou les autres, peut devenir l’ultime recours pour sortir de ce terrible sentiment d’inexistence. Richard Durn, qui ouvrit le feu sur le conseil municipal de Nanterre en 2002, écrit dans son journal : « J’ai plus de 33 ans et je ne sais rien faire dans la vie et de ma vie. (…) Je n’ai pas vécu, je n’ai rien vécu. J’en ai marre de rester des heures à écouter la radio pour ne pas me sentir coupé du monde et de rester certains soirs scotchés devant la télévision alors que je sais que c’est une machine à décérébrer et à abrutir les gens et les esprits. J’en ai marre d’attendre désespérément une lettre ou un coup de téléphone alors que je n’existe plus pour personne, que je suis oublié de tous... (…) J’ai besoin de briser des vies, de faire du mal pour au moins une fois dans sa vie avoir le sentiment d’exister [5]».  Si ce mal-être s’exprime rarement de manière aussi extrême, il est partagé par un nombre croissant de personnes, dans la solitude de leurs intimités. En 2011, année où la lutte contre la solitude a été déclarée « grande cause nationale », le collectif  « Pas de solitude dans une France fraternelle » a organisé une flash mob [6] saisissante ; la phrase brandie (« Je reparlerai dans 122 jours ») faisait écho à l’étude récente de la fondation de France qui révélait que 4 millions de Français n’avaient en moyenne que trois conversations personnelles par an. En 2012, ce nombre a encore augmenté, et 13% des Français éprouvent désormais un sentiment d’abandon, d’exclusion ou d’inutilité. « Dans les témoignages des personnes que nous avons rencontrées, il y a bien entendu l’absence de ceux avec lesquels on peut échanger, parler, et sur qui l’on sait pouvoir trouver un appui. «La solitude c’est quand tu es entouré mais qu’il n’y a plus rien qui se passe avec les personnes, plus de conversation, plus de liens sincères, plus de chaleur, plus de disponibilité, plus rien !... » Mais ce n’est que le premier degré. Le plus douloureux arrive après : «Je n’ai plus rien à dire aux gens parce que ce que je pense n’intéresse plus personne. J’ai compris que ce que je pouvais penser ou même ce que je pouvais faire, personne n’en a rien à faire...» ou bien encore « Que l’on soit là ou pas ne change rien pour personne.»[7]. L’ultra moderne solitude ne touche pas seulement les personnes âgées isolées, mais devient une tendance lourde qui touche toutes les catégories sociales, y compris les jeunes (selon une récente enquête [8], la solitude « subie » touche 4 jeunes sur 10 en France).
- Le désir surexploité
- Le mot « désirer » vient du latin desiderare qui signifie « constater, regretter l’absence de l’astre ». Comme le disait le poète Lamartine « Borné dans sa nature, infini dans ses vœux, l’Homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux». Désirer, c’est comprendre que nous ne pourrons pas tout être (à l’image de la puissance de l’astre qui domine le monde), mais que nous pourrons avoir la joie d’être une partie singulière du grand tout, en nous singularisant. Le désir, c’est donc ce qui nous motive à participer à la culture commune, à l’expérience de la transindividuation. 
- Or, la société de consommation épuise notre désir, en détournant l’énergie du désir (notre libido selon Freud) vers les objets de consommation. Le capitalisme libidinal actuel l’organise en développant un véritable psycho-pouvoir [9] qui capte notre libido, via un marketing proprement envahissant. Comme le pétrole pour faire tourner les machines, notre désir est un filon à exploiter depuis la naissance du marketing - théorisé dans les années 1930, non par hasard, par le neveu de Freud, Edward Bernays. Tout le sale boulot du capitalisme libidinal est de court-circuiter l’élan de notre désir vers les processus de transindividuation, pour le rabattre sur les objets marchands. La société de consommation actuelle s’écroulerait si nous étions suffisamment nombreux à réenclencher ces processus, notre désir réapproprié, ne croyant plus à cette mystification qui prolifère sur notre souffrance. Mais, après cinquante ans de société de consommation débridée, le filon du désir commence à être épuisé – à l’image des énergies fossiles d’ailleurs- : notre désir a été tant et tant surexploité sans satisfaction durable en retour, qu’il s’est tari ; comme quelqu’un qui aurait été tant et tant bafoué, trompé qu’il préfère ne plus rien désirer. La dépression généralisée actuelle de notre société est cette crise du désir ; ne plus désirer, c’est se sentir déjà un peu mort ; si bien qu’aujourd’hui, comme le fait remarquer justement le poète paysan Pierre Rabhi, avant de nous demander s’il y a une vie après la mort, nous ferions bien de nous demander « s’il y a une vie avant la mort ».
- Ce système fondé sur l’exploitation du désir est coupable et responsable du mal-être collectif qui est en train de défaire notre société. En raptant notre désir, il détruit notre monde commun, qui ne peut plus se créer et tombe de fait en lambeaux. On parle de patrimoine culturel immatériel pour protéger les traditions en voie de disparition de peuples autochtones, mais qu’en est-il de nos cultures dans le monde occidental, laminées par le capitalisme libidinal qui standardise nos modes et milieux de vie ? 
- Montée de la violence sociale et capitalisme pulsionnel
- La destruction du lien social par le capitalisme pulsionnel actuel et le marketing associé est une question encore bien trop peu pensée dans les médias et par les politiques ; la critique de ce psychopouvoir aux conséquences énormes est très peu entendue et expliquée. A l’heure où la violence sociale monte dans la société, nous ne pouvons plus l’occulter. Car ce serait ne rien comprendre à la frustration qui pousse certains à se jeter à corps perdu dans la défense d’idéologies de rejet de l’autre, comme ce jeune néo-fasciste qui a tué Clément Méric. Dans les médias, on analyse la radicalisation des mouvances d’extrême droite, en réaction à la montée du Front de Gauche et à la faveur du mouvement contre le mariage homosexuel ; on se contente de décrire les antagonismes entre blocs idéologiques, sans en comprendre les enjeux psychologiques profonds et transversaux, enjeux qui concernent notre société entière. Si l’on reste à ce niveau d’analyse, dans l’état actuel de division de la société, on ne fera rien pour empêcher l’affrontement de ces antagonismes, tandis que la cause profonde des frustrations à l’origine même de ses mouvances passera inaperçue. A quand, comme le préconisent les chercheurs d’Ars Industrialis, une véritable sociothérapie qui permette de prendre soin du désir et des processus de transindividuation ? Le politique doit soutenir cette sociothérapie car, comme le dit Bernard Stiegler, « la chose publique est le lieu de formation de l’attention et du soin –c’est-à-dire du désir comme investissement, ce que la financiarisation mise en œuvre par les néo-conservateurs a liquidé. Cela donne de nos jours le Front national, l’effondrement du désir, et la domination de la pulsion – dans les banlieues comme à Carrefour, chez Sarkozy et chez Strauss-Kahn » [10].Les responsables de la Res publica ne semblent pas aujourd’hui capables d’assumer cette critique du capitalisme pulsionnel, tant ils ont souscrit à la logique et au langage marketings… Accompagnant la transformation des médias en mass médias [11], de plus en plus d’hommes politiques s’y sont mis ; bardés de conseillers en communication, ils s’en remettent désormais aux sondages pour cerner leurs potentiels électeurs comme des « segments de consommateurs », en adoptant des stratégies d’adaptation pour les séduire. La figure actuelle du politique semble tellement phagocytée par la logique marketing que nous nous demandons avec Christian Salmon [12] si l’homme politique n’est pas en train de disparaître…
- Sans une véritable critique de ce que le capitalisme pulsionnel fait au lien social, on pourra continuer encore longtemps à déplorer que ce dernier se défait, que les souffrances psychiques explosent, et que certains « déséquilibrés » passent à l’acte — sans jamais rien apprendre des frustrations qui les y ont poussés. Cette critique nous rassemble tous, qu’on soit de gauche ou de droite,des Indignés qui dénoncent les désastres sociaux de la spéculation, jusqu’aux manifestants anti-mariage gay qui s’accrochent à ce qui constitue à leurs yeux les derniers repères « qui font encore société » quand tout le reste se délite. Le refus de cette critique se fera au risque de souffrances plus grandes encore, et d’une montée inéluctable de la violence sociale.
- Il est urgent que la société se mobilise pour que ce psychopouvoir cesse de mettre en pièces notre monde commun. Cela passerait, par exemple, par remettre la publicité à sa place (en limitant son invasion dans l’espace public, sur les ondes, à la télé, sur Internet…) ; par dénoncer, partout et massivement, ce langage marketing qui colonise notre vie politique et nos médias –ne désespérons pas, des émissions comme Cash Investigationmontre qu’il est possible de décoloniser même les supports les plus pervertis ! ; par boycotter ce qui nous enferme (rôles, statuts, façons de faire…) dans un rapport purement instrumental aux choses ; par soutenir les processus d’échanges réciproques réinventés par « le génie créateur de la société civile » [13] (AMAP, réseaux d’échanges de savoirs, jardins partagés, monnaies locales, entreprises coopératives – comme Terre de liens, Enercoop ou la NEF -, médias participatifs, Internet libre, Wikipedia, …). Alors que les pratiques collaboratives se développent à vive allure dans le monde virtuel, elles prennent de l’ampleur dans le monde physique par des alternatives locales, reliées globalement, et valorisées par  des mouvements citoyens comme Colibris [14] ou les territoires en Transition [15]. La résurgence d’un grand besoin de beauté et de poésie [16] (l’envers du rapport instrumental) montre fort heureusement que, si le désir est fatigué, il continue à chercher des issues.


Alice Médigue
[1]Voir à ce sujet le beau documentaire Cheminotsde Luc Joulé et Sébastien Jousse.
[2]http://arsindustrialis.org/prolétarisation
[3]L'individuation psychique et collective, Gilbert Simondon, Aubier, 1989.
[4]Cf Gille Lipovetsky, Le bonheur paradoxal. Essai sur la société d’hyperconsommation. Gallimard, 2006.
[5]Voir des extraits éloquents de son journal intime http://www.inculte.fr/IMG/pdf/la_logique_du_massacre_extraits.pdf
[7]Les solitudes en France, enquête de la Fondation de France, juin 2012, p 16.
[9]Voir les analyses de Bernard Stiegler à ce sujet.
[11]Je développe ce point dans mon article « Les mass médias contre la démocratie », mai 2013. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-mass-medias-contre-la-1...
[12]http://www.lesinrocks.com/2013/04/28/actualite/christian-salmon-lhomme-politique-est-peut-etre-en-train-de-disparaitre-11388596/
[13]Titre du livre de Pierre Rabhi, Eloge du génie créateur de la société civile, Actes Sud, 2011.
[14]http://www.colibris-lemouvement.org/ensemble/acteurs-et-projets-pres-de-chez-soi
[15]http://villesentransition.net/
[16]Voir à ce propos l’engouement pour les Commandos poétiques d’Aubervilliers qui soufflent des poèmes aux passants. Ils ont lancé récemment une initiative citoyenne de cueillette de poésies dormantes parmi les habitants, en créant le premier Trésor poétique municipal mondial de France. http://lafolletentative.blogspot.fr/2013/02/le-tresor-poetique-municipal...
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mercredi 26 juin 2013

Permis Préalpes dont " Diois Vercors Trièves " en suspend...


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Pas (encore) de rejet définitif de la demande par l’administration
La.presse.locale.annonce.le.rejet.de.la.demande du permis de recherche PreAlpes. Elle reprend probablement de bonne fois le titre très optimiste du communiqué de presse du député des Hautes-Alpes et vice Président de la Région PACA M. Joël GIRAUD « Delphine Batho confirme à Joël Giraud le rejet du permis d’exploitation des Préalpes concernant les Hautes-Alpes, relatif au gaz de schiste ». télécharger ici
Monsieur Giraud a bien voulu nous communiquer la réponse de la Ministre. Courrier ici Or celle-ci ne n’indique pas du tout que la demande de permis a été rejetée mais précise les modalités relatives à un tel rejet, lequel n’a pas été prononcé par l’administration. Tout au plus cette dernière émet-elle l’hypothèse du chemin que pourrait prendre cette requête.
Ce même courrier indique à nouveau qu’en septembre les demandes de permis visant le gaz de schiste ont fait l’objet d’un rejet. Or nous contestons que la totalité des demandes visant les gaz et huiles de schiste aient fait l’objet d’un rejet puisque la liste est fluctuante selon les époques.
champsaur-05Quelle suite ? L’administration n’a pas fini son travail. Le Ministère que nous avons contacté indique que le CGEIET ne s’est pas encore prononcé sur la recevabilité du dossier de demande. De leur côté les services préfectoraux et régionaux auraient déjà émis un logique avis défavorable sur le fond puisque le pétitionnaire ne fait pas mystère de son souhait d’aller chercher du gaz de schiste dans les sous-sols de notre région. LE CGEIET favorable à la recherche minière va-t-il retoquer l’avis de l’administration locale si celle-ci se prononce sur le fond avant d’avoir instruit la forme?
Comme le rappelle la Ministre dans son courrier, le 14 septembre le Président de la République annonçait "J’ai demandé à Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, de prononcer sans attendre le rejet de sept demandes de permis déposés auprès de l’Etat et qui ont légitimement suscité l’inquiétude dans plusieurs régions."  … qui ont légitimement suscité l’inquiétude dans plusieurs régions. Les annonces victorieuses de certains élus risquent de démobiliser les populations. Ceci n’est guère responsable au moment on l’industrie et le lobby pro gaz de schiste est en pleine offensive pour rendre les projets de recherche socialement acceptables.  
« Réseau Diois Transition Biovallée de la Drôme »
 

Une bonne nouvelle, une sur soixante neuf...

La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho à sa sortie du conseil des ministres, à Paris, le 5 juin 2013Gaz de schiste: rejet d'une demande entre Corrèze et Dordogne

Paris - La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho a indiqué mardi avoir rejeté une demande de permis d'exploration de gaz de shiste  par la société Hexagon Gaz pour une zone à cheval entre la Corrèze, la Dordogne et le Lot.
«Je confirme le rejet de la demande de permis dit de Brive», a déclaré à l'AFP la ministre, à la suite d'une information publiée par le journal La Montagne.
L'instruction de cette demande déposée en 2010 «arrive à terme», a indiqué la ministre, pour qui «la position du gouvernement est claire: c'est le refus de la fracturation hydraulique et l'application de la loi».
«Aucune demande de permis en cours d'instruction ne se présente ouvertement comme une demande pour le gaz de schiste ayant recours à la fracturation hydraulique, c'est l'instruction administrative qui permet de diagnostiquer la réalité des objectifs poursuivis», a expliqué Delphine Batho.
Dans la demande du «permis de Brive», «les couches géologiques visées ne peuvent pas correspondre à du gaz de houille, tel que la demande le prétend», a précisé Mme Batho, en soulignant la similarité avec les rejets des permis dit de Cahors et de Beaumont-de-Lomagne.
«De plus, l'opérateur Hexagon Gaz est une société basée à Singapour qui manque de références», a conclu la ministre.
Votée par le précédent gouvernement, la loi de juillet 2011 interdit, en raison de ces impacts environnementaux, la technique de la fracturation hydraulique, seule manière opérationnelle à ce jour d'explorer et d'exploiter les gaz de schiste.
MCD

samedi 22 juin 2013

La transition dans nos assiettes...

Usage soutenable des terres : la transition aura lieu dans nos assiettes

afterres lentilles vertes solagro
Peut-on nourrir 71 millions d’habitants en 2050 avec les terres de France métropolitaine? Et ce, tout en améliorant la fertilité des sols, la qualité des eaux, la biodiversité et le climat – et en produisant matériaux et énergie ? Le bureau d’études Solagro montre que le défi peut être relevé. Condition : s’engager dans la transition… dans nos assiettes.

Les fèves, c’est sexy. Ou du moins ça le deviendra, si on veut nourrir 71 millions de Français -8 millions de plus qu’aujourd’hui - en 2050, de façon soutenable. C'est-à-dire sans nuire à l’environnement et la santé. Car le scénario de Solagro, un bureau d’études associatif, fonctionne uniquement si l’on change le contenu de notre assiette. En quantité, mais aussi en qualité. «Le Français moyen mange trop de calories globalement, ainsi que trop de protéines et trop de sucres simples», affirme Philippe Pointereau, directeur du pôle agro-environnement de Solagro, lors du festival de la transition de Cluny en mai dernier. Par « trop », entendez « trop par rapport à nos besoins».

Transition culinaire
Au cœur du scénario Afterres:les protéines, ces molécules indispensables à la fabrication de nos muscles (entre autres). Aujourd’hui, les deux tiers des protéines que nous utilisons viennent des animaux (viande, poisson, produits laitiers), le reste étant d’origine végétale. Dans le scénario Afterres 2050, c’est l’inverse : deux tiers des protéines devront venir des végétaux et le tiers restant, de l’élevage. Principal obstacle à ce virage à 180 degrés : nos habitudes gastronomiques. Entrez dans n’importe quelle brasserie parisienne et vous verrez que pas un seul plat principal n’est végétarien. Or, l’élevage et la culture de plantes nourrissant les animaux occupent 82% ( !) de notre surface agricole utile, selon Solagro. Dont seulement 38% de prairies permanentes : la grande majorité de nos élevages, c’est de l’intensif élevé en batterie. Problème : l’élevage est coûteux. En termes d’énergie d’abord : il faut entre 2 et 10 kcal de céréales pour produire 1 kcal de viande. Autant de calories, donc de surfaces cultivées, qui pourraient nourrir directement des humains au lieu d’animaux d’élevage. En termes de pollution aussi: l’élevage est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, d’après l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). D’où l’idée, pour Solagro, de manger moins de produits animaux et davantage de légumineuses pour nous sustenter en protéines. Compliqué, avec notre culture française de la bonne « chair ». «Une transition culinaire est fondamentale», d’après Philippe Pointereau, qui souligne qu’ «il vaut mieux changer de comportement par le désir, le rêve, plutôt que sous la contrainte». En gros, il va falloir apprendre à les rendre appétissantes, ces lentilles. Et pas dans le petit-salé.

Autre condition de réussite d’Afterres 2050, à laquelle le consommateur peut contribuer: réduire le gaspillage de nourriture. Aujourd’hui, on a 30% de pertes entre le champ et l’assiette. Comment ? Par exemple, en ne s’achetant que ce dont on a besoin, et non des aliments au coup de cœur qui finiront par moisir dans le frigo. Cela demande de l’organisation, mais établir ses menus pour la semaine et acheter exactement les quantités  nécessaires est efficace. Quant aux épluchures et coquilles d’œuf, on les met au compost.

4 millions d'hectares disponibles
Sans surprise, l’agriculture biologique est un bon moyen d’utiliser les terres de manière soutenable, selon les auteurs d’Afterres. Dans leur scénario, la bio occupe la moitié des surfaces agricoles métropolitaines en 2050. Le reste est en production intégrée – c'est-à-dire, si l’on reprend la définition des auteurs, une agriculture qui « reprend les fondamentaux de [la bio] (rotations longues, légumineuses) en s’autorisant l’utilisation d’azote minéral et en cas d’urgence, un recours contrôlé à des traitements pesticides». Des chiffres réalistes, au vu de l’objectif français établi dans le Grenelle de l’environnement, qui vise les 20% de SAU en bio en 2020. Entre autres bénéfices : plus grande diversité des plantes cultivées, favorisant la résilience des agrosystèmes en cas de perturbation (inondations, sécheresses) ; beaucoup moins de pollutions d’origine fossile (intrants, carburants) ; des sols vivants (lutte contre l’érosion, meilleure gestion de l’eau, apport d’azote, puits de carbone…) ; préservation de la biodiversité sauvage (dont les insectes pollinisateurs) et création de corridors pour la faune et la flore.

Dans le scénario Afterres, la France diminue de moitié ses émissions de gaz à effet de serre en 2050. Idem pour l’usage des pesticides. Le bon état écologique des masses d’eau, exigé par la directive cadre européenne sur l’eau, est atteint. Les terres s’artificialisent deux fois moins vite qu’aujourd’hui (30 000 hectares par an au lieu de 60 000). Cerise sur le gâteau, il reste 4 millions d’hectares disponibles. Qu’en fait-on ? L’équipe de Solagro pense, d’une part, à des prairies naturelles consacrées à l’élevage et à la méthanisation ; d’autre part, à des usages non alimentaires, tels que la production de matériaux, de matières, d’énergie. Aussi, sur ces 4 millions d’hectares, la moitié pourraient être boisées, destinées à l’exportation ou à l’extensification du système agricole, ou encore consacrées à des espaces naturels.

Consommation raisonnée et végétalisée, lutte contre le gaspillage, agriculture bio, production de biogaz, de papier, de bois, préservation de la nature et des services écosystémiques… Afterrres 2050 montre que la France peut utiliser ses terres de manière soutenable. Reste à aborder le côté social, en particulier le nombre d’emplois potentiellement créés avec ce scénario : c’est ce qu’a fait Négawatt avec l’énergie. Quant aux citoyens, ils sont invités à utiliser ce travail pour débattre de la question: que veut-on faire de nos terres à moyen et long terme ? Un choix de société.

samedi 15 juin 2013

Les pétroliers attaquent le monde rural...

Les pétroliers attaquent le monde rural...



Gaz de schistes: le danger se rapproche
COMMUNIQUE DE PRESSE - Agir pour l'environnement - Attac France - Amis de la Terre - Greenpeace - RAC
Gaz de schiste: La fracturation hydraulique...un vrai champ de Bataille ! Paris vendredi 7 juin 2013 –
L'Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) présentait hier un rapport d'étape sur les « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste ».
- Sans surprise aucune, ce rapport fait l'apologie de la fracturation hydraulique, aujourd'hui jugée comme technique « la plus efficace et la mieux maîtrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels ». Sans tout à fait aller jusqu'à parler de « massage de la roche » (mais presque), comme le suggérait il y a quelques mois Christophe de Margerie, PDG de Total, les députés Christian Bataille (PS) et Jean-Claude Lenoir (UMP), chefs de file de ce rapport d'étape mettent tout en œuvre pour ouvrir la porte à l'extraction des gaz et huiles de schiste.
- Recherche scientifique d’évaluation des réserves potentielles, mise en place de « puits test » destiné à l’expérimentation de techniques, exploitation du gaz de houille en Lorraine et dans le Nord Pas de Calais etc. tous les arguments sont bons pour vendre la fracturation hydraulique et la nécessité d'exploiter ces ressources fossiles.
Face à ces aberrations, nos organisations déplorent tout d'abord la volonté des parlementaires en charge de ce rapport, de réduire le débat à une simple question de technique d'extraction alors que la problématique des gaz de schiste est bien plus large. Il a en effet été scientifiquement prouvé que l'exploitation des gaz et huile de schiste entraîne des fuites de méthane, en partie à l'origine du réchauffement climatique. Exploiter ces ressources fossiles en France ou ailleurs et ce, quelque soit la technique, ne ferait qu’accroître nos émissions de gaz à effet de serre en nous enfonçant encore un peu plus dans la crise climatique.
- Une telle politique irait bien évidemment à l’encontre des recommandations des scientifiques du GIEC et des engagements, pourtant minces, déja pris par la France à l’échelle internationale en matière climatique. De plus, nous avons un quota d’émissions de CO2 à ne pas dépasser d’ici à 2050 pour rester sous les deux degrés de hausse des températures. Aujourd’hui, les émissions des projets d’extraction fossiles en cours nous font déjà exploser ce quota. Il est donc impensable, quelle que soit la méthode d’extraction, d’aller chercher de nouvelles ressources fossiles. Pour les associations, la crise climatique clôt le débat. 
Cerise sur le gâteau, les parlementaires vont même jusqu'à proposer de « financer la transition énergétique par les retombées financières éventuelles de l'exploitation des gaz et huiles de schiste », reprenant mot pour mot la récente proposition de Laurence Parisot, présidente du Medef. Pourtant, à l'heure du débat national sur la transition énergétique, il est grand temps de se détourner des énergies fossiles, qui ne font qu'aggraver le réchauffement climatique, et de choisir la voix de la sobriété énergétique.
Nos organisations dénoncent également le lobbying effréné des intérêts particuliers représentés par les industries pétrolières et gazières qui cherchent, par tous les moyens à contourner la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique en France. La proposition des parlementaires de « réformer le code minier pour faire bénéficier les collectivités locales et les propriétaires d'une part des retombées financière liées à ces hydrocarbures. » apparaît comme une tentative très claire de convaincre citoyens et élus locaux de l’attrait financier de ces exploitations, en ne prenant nullement en considération les impacts sur l’eau, l’air, la terre, le paysage etc. et la santé des populations
Nos organisations signataires se joignent aux collectifs citoyens contre les gaz de schiste pour demander l'interdiction du recours aux gaz et huiles de schiste, quelque soit la technique d'extraction ainsi que pour exiger une transition énergétique tournée vers la sobriété et les énergies renouvelables mais en aucun cas vers de nouvelles énergies fossiles, quelle qu'elles soient.
Contacts presse :
Sophie Bordères, Agir pour l'environnement, 06.45.48.13.54
Romain Porcheron, Amis de la Terre, 06 63 43 96 57
Maximes Combes, Attac 06. 24.51.29. 44
Anne Valette, Greenpeace 06.73.89.48.91
Meike Fink, Réseau action climat, 01.48.58.89.79

samedi 8 juin 2013

Plante un arbre ce jour...

Climat: préserver les forêts aide à sauver les coraux et les humains

Préserver les forêts permettra aussi de préserver les récifs coralliens dans les décennies à venir, en limitant le volume de sédiments rejetés dans l'eau, suggère une étude publiée mardi dans la revue Nature Communications.
A Madagascar, pays auquel s'intéresse cette étude, les récifs coralliens proches des côtes subissent un apport croissant de sédiments dû à la destruction de forêts, charriés par les rivières jusqu'à la mer, écrivent les chercheurs provenant notamment de l'Université Macquarie, à Sydney, en Australie.
Une importante sédimentation est néfaste à la croissance des coraux, écosystèmes fragiles qui abritent une riche biodiversité marine, en limitant leur accès à la lumière et en perturbant leur alimentation.
L'étude a consisté à modéliser l'évolution possible du débit des rivières et de l'apport en sédiments dans quatre bassins versants de Madagascar  en fonction des évolutions possibles de notre climat et de la façon dont seront ou non préservées les forêts.
Les chercheurs montrent que, en 2090, le réchauffement climatique  devrait se traduire par une diminution du débit des rivières et de l'apport en sédiments dans les zones où se trouvent les récifs coralliens. Mais cette diminution sera totalement contre-balancée par les conséquences de la déforestation.
«En conséquence, notre analyse suggère que la gestion régionale de l'usage des terres est plus important que de modérer le changement climatique pour réduire la sédimentation des récifs coralliens à Madagascar», concluent les chercheurs.
Ainsi, pour l'étude, l'apport en sédiments pourrait diminuer d'un cinquième à deux-tiers si 10 à 50% des forêts naturelles sont restaurées.

« Réseau Diois Transition Biovallée de la Drôme »

jeudi 6 juin 2013

Vivre la Transition dans le Diois et en Biovallée de la Drôme..(.Atelier N° 7)

Outil n°07 : Tirer le meilleur parti de vos événements publics

(Photo : Sel à Marignac, les SEL participent à la Transition)...La projection d’un film est plus qu’une simple occasion de faire asseoir du monde devant un écran. De même, une conférence est bien plus qu’une occasion d’écouter les réflexion d’un penseur bien connu sur un suet donné. Ces deux types d’événements sont autant d’occasion d’amener les gens à se parler, à créer des liens sociaux et à étoffer leurs réseaux. On peut même affirmer que ce point est beaucoup plus important que le film lui-même […]. Il est aussi important de prévoir un « temps de digestion », c’est-à-dire du temps pour réfléchir à ce que les gens ont entendu, plutôt que de déverser de l’information sur eux avant de les envoyer se coucher, clignant des yeux et abasourdis. Voici quelques idées pour vos projections ou conférences :
« Réfléchir et écouter »
Généralement, juste avant le film ou la conférence et encore juste après, nous invitons les gens à se tourner vers leur voisin et à parler cinq minutes chacun, puis à écouter l’autre. Avant le film, le thème est « Qui êtes-vous ? Qu’est-ce qui vous amène ici ? Qu’attendez-vous de cette soirée ? » ; après, il s’agit de partager leurs réflexions sur ce qu’ils ont vu ou/et entendu. Avant le film, c’est un excellent moyen de créer une excitation autour de l’événement. Les gens adorent se rencontrer et sentir dès le départ qu’ils font partie d’un ensemble plus vaste et d’une dynamique en mouvement. Après le film, c’est un bon moyen d’aider les gens à ordonner leurs pensées avant de pouvoir poser des questions et/ou participer à un groupe de discussion. C’est aussi l’occasion de digérer les informations, qui peuvent déstabiliser, voire angoisser certaines personnes.
Le mur des commentaires
C’est un autre outil permettant aux gens de communiquer leurs réflexions sur la soirée et d’exprimer des opinions qu’ils ne se sentaient pas de partager en se levant pour prendre la parole. Sur un mur proche de la sortie, nous fixons - plusieurs feuilles mobiles de réunion collées ensemble, et les gens peuvent y écrire leurs commentaires. Cet outils produit parfois des retours précieux, et c’est un moyens pour les personnes timides de se faire entendre.
Faire la fête !
Faire la fête est une chose que nous autres, austères écologistes, ne savons pas bien faire, mais c’est un élément-clé à intégrer à chaque étape de votre travail. [Cela peut inclure] manger, boire, faire jouer des musiciens, danser. S’il n’est pas possible de clôturer chaque manifestation publique de cette manière, c’est un concept puissant à utiliser chaque fois que possible.
Récolter les adresses électroniques
Ces événements sont des occasions d’enrichir votre base de contacts et de soutiens. Vous pourrez ensuite utiliser les adresses pour envoyer une lettre d’information ou faire connaître les manifestations à venir. À chaque événement, nous plaçons une liste à l’entrée et invitons les gens à laisser leurs adresses électroniques, en insistant sur la confidentialité […] Envoyez toujours les messages en copie cachée (CC).
Les post-it
[…] Quand les gens arrivent pour voir le film, nous leur donnons quatre post-it de couleurs différentes :
• rose – une chose que je peux faire
• jaune – une chose que Totnes peut faire
• orange – une chose que le gouvernement peut faire
• vert – une autre idée ou réflexion
En donnant les post-it, ne dîtes pas à quoi ils serviront afin de susciter une certaine attente.
Une suite
Cela marche très bien avec l’exercice des post-it, mais vous pouvez l’adapter à tout outil destiné à récolter les idées. Après la manifestation, saisissez les post-it et envoyez-les à tous les participants à la soirée. C’est très utile pour que les gens gardent les idées en tête et pour qu’ils voient que leurs idées contribuent à une vaste réflexion qui commence à se diffuser dans la population.