samedi 6 octobre 2012

Vers l'autonomie énergétique de la Biovallée en 2020



Les éoliennes... pour ou contre ?
Nous avons eu ce débat entre « Vallée de a Drôme Energie Citoyenne » de Crest  et Roger Mathieu environnementaliste et grand pourfendeur de l’éolien…à propos d’ un projet  en route  sur la Commune de La Roche sur Grâne défendu par Mme Simon et aussi légitimé par Mme Annie Agier, Conseillère Régionale .
- l’éolien est particulièrement adapté à la partie ouest de la vallée de la Drôme  très ventée : Mistral.
- un projet à la Roche sur Grâne d’implantation d’éoliennes avec un investissement local de particuliers et de collectivités
- pour mémoire, 12 éoliennes permettraient de répondre aux besoins de toute la population de la Biovallée
- Jean Serret, président de la Biovallée® rappelait le 10 mars 2009 l’objectif d’arriver à une autonomie énergétique de la vallée. Nous avons effectivement de l’eau, du soleil, du vent et du bois.
- 2020 : la consommation énergétique de la Biovallée® couverte par sa production d'énergies renouvelables. Et pour cela mise en place d’un service unique d'information et de conseil pour les économies d'énergie et les éco-matériaux en 2010. 80% des rénovations publiques aux normes "Effinergie réhabilitation". Réhabilitation progressive de tout le parc de logements sociaux aux normes Effinergie. 80% des bâtiments neufs à moins de 50KW/m². ( Extrait du protocole Biovallée®).
- La Biovallée® souhaite donc traiter de la question du bois, de l’isolation de l’habitat, de l’éolien,  de l’hydraulique et du photovoltaïque. Et des économies d’énergies. Claude Veyret
Au-delà de l’élément subjectif que constituent les aspects paysagers, le contexte de l’épuisement des sources d’énergie fossiles nécessite une réduction drastique de notre consommation d’énergie, un investissement massif dans les techniques les plus économes en énergie (l’efficacité énergétique), et un recours maximum à toutes les formes de production d’énergie renouvelable.
Je ne souhaite pas prendre position sur les aspects paysagers parfois mis en avant pour refuser leur implantation : cet élément me semble trop subjectif, et la décision d’utiliser ou non cet argument doit être laissée aux personnes qui seront amenées à vivre à proximité des lieux d’implantation.
Cet argument paysager est néanmoins fort ambigu, puisque certains acceptent sans broncher l’installation de lignes à haute tension dont les pylônes sont bien moins élégants que les éoliennes, sans même parler des câbles électriques qui rayent l’horizon de part en part...
Et sous ces paysages que nous prétendons défendre au nom des générations futures, nous n’hésitons pas à enterrer nos poubelles et nos déchets nucléaires.
N’oublions pas que les éoliennes ne sont la plupart du temps installées que pour une vingtaine d’années et que leur démantèlement, au profit éventuel d’autres techniques devenues entre-temps plus rentables, est non seulement aisé et peu coûteux, mais aussi garanti par un fonds financier constitué par leur promoteur.
Si certaines personnes et associations s’opposent systématiquement et sans nuance à tout projet d’implantation, il me semble pourtant utile d’adopter une approche plus calme et plus objective de cette problématique.
En effet, bien des chiffres et arguments avancés par ces détracteurs relèvent de la plus pure fantaisie.
Reprenons-en quelques-uns :
La production éolienne est aléatoire, car tributaire de la météo.
Cette variation de production est intégrée dans la gestion générale du réseau électrique. De nombreux pays européens, plus en avance que nous dans le domaine éolien, gèrent ces variations sans le moindre problème. Par exemple, le Danemark où l’éolien assure actuellement plus de 25% de la production d’électricité, gère son réseau sans difficulté.
La période de fonctionnement d’une éolienne n’excèderait pas 120 jours par an.
Il s’agit là d’une période de fonctionnement fictive, équivalente à la pleine puissance de la machine. En réalité, une éolienne fonctionne presque tous les jours, mais à des puissances variables suivant la force du vent. C’est l’énergie totale annuelle qui compte et qui est reprise dans les calculs de rentabilité. Et cette rentabilité est bien réelle ! Sans cela, des pays comme l’Allemagne, le Danemark, et bien d’autres encore, n’auraient pas installé des milliers d’éoliennes sur leur territoire, et ne continueraient pas à en installer.
La production éolienne se retrouve à nouveau aux mains de lobbies industriels.
Nous regrettons vivement que les pouvoirs régionaux et communaux manquent, à quelques exceptions près, une réelle occasion de se réapproprier la maîtrise de la production d’énergie. Mais refuser l’énergie éolienne sous prétexte qu’elle n’est pas d’initiative publique ou citoyenne, c’est nécessairement laisser cette place à la production d’électricité nucléaire et donc à Electrabel qui ne peut raisonnablement pas être assimilée à une entreprise de « générosité publique ».
Alors, pourquoi, deux poids, deux mesures ?
Une éolienne nécessiterait pour sa construction plus d’énergie qu’elle n’en produit.
Le bilan énergétique pour la construction, l’exploitation et le démantèlement d’une éolienne est compensé, dans les cas les plus défavorables, en moins d’un an. Au-delà de cette période, l’éolienne produit une énergie 100% propre. Par comparaison, une centrale nucléaire doit fonctionner pendant environ huit ans pour produire en électricité toute l’énergie qui a été consommée lors de sa construction (aciers, bétons, etc.) !
Tous les éléments de l’éolienne ne seraient pas recyclables.
98 % des matériaux employés sont recyclables, seules les pales constituées de fibre de verre doivent être traitées en décharge de classe 2 (déchets industriels non dangereux et déchets ménagers). Peut-on en dire autant pour les autres centrales de productions d’électricité (nucléaires notamment) ?
L’implantation d’éoliennes impliquerait une forte dépréciation immobilière.
Il est généralement admis l’existence d’un léger effet dépréciateur momentané sur la valeur immobilière locale, en cas d’annonce d’un projet éolien. Lorsque le projet est en fonction, l’immobilier reprend le cours normal du marché. La perte de 30% de valeur est par contre complètement fantaisiste et ne correspond en rien aux constats sur le terrain.
Pourquoi ne pas se limiter à l’implantation des éoliennes en mer ?
L’implantation en mer, est plus coûteuse que sur terre, et les conditions météo rendent plus difficile voire parfois momentanément impossibles les travaux de maintenance. Le meilleur rendement de ces installations compense néanmoins ces inconvénients. D’autre part, vu les espaces disponibles en mer (à la côte belge, du moins), et surtout, vu notre consommation boulimique d’énergie, il est également nécessaire d’installer des éoliennes sur terre, dans les zones qui s’y prêtent.
L’éolien a nécessité de gros investissements publics à la charge des citoyens.
Les technologies nouvelles ont toujours nécessité un soutien financier public lors des phases de recherche, de développement et de déploiement initial. Cela a été le cas pour toutes les sources d’énergie, fossiles et nucléaire inclus. Il est nécessaire de rappeler que, dans des pays comme la Belgique ou la France (p.ex.), environ 65% des subsides alloués par l’Etat vont... au nucléaire ( !), environ 30% aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), et seulement environ 5% vont à toutes les énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolien, biomasse, etc.).
Ainsi, depuis les années ’70, l’Etat Belge alloue, chaque année, environ 150 millions d’euros au secteur nucléaire dans son ensemble (chiffres actualisés)... Quant à la gestion des déchets radioactifs et le démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie, nous pouvons nous attendre à de très mauvaises surprises financières... du moins si nous voulons gérer ces problèmes avec un minimum de sérieux et de sécurité sanitaire.
L’éolien constituerait un danger majeur pour la faune. Probablement un des arguments les plus galvaudés !
Les chiffres avancés ne tiennent compte d’aucune réalité et négligent volontairement de faire mention des causes réelles de mortalité des oiseaux : 58% par collision avec les immeubles et les vitres, 14% par collision avec les lignes à haute tension, 11% par prédation par les chats domestiques, 8% par collision avec les automobiles, 7% à cause des pesticides, 1 % par la collision avec les tours de communication, et moins d’1 % pour les éoliennes.
Les chiffres avancés de 25 oiseaux/éolienne/an ne constituent donc qu’un mensonge de plus pour dénigrer l’éolien, et ne reposent sur aucune donnée fiable. Seule une étude approfondie préalable de l’avifaune locale et un suivi de plusieurs années permettraient de mesurer cet impact avec précision. Le principe de précaution dans et à proximité des sites Natura 2000 et en Zones de Protection Spéciale reste évidemment incontournable.
Les éoliennes seraient bruyantes.
Allez donc vous promener, par vent fort, sur les sites où sont implantées les grandes éoliennes de dernière génération. Vous jugerez par vous-même. Vous constaterez qu’elles ne font pas plus de bruit que... le vent dans les arbres ! Allez-y, prenez votre temps, écoutez...
Quant aux infrasons, ultrasons, ou autres « vibrations mystérieuses », ils sont plutôt le fruit d’imaginations inquiètes, ainsi que le produit d’appel de quelques sites Internet en mal d’audience.
Les éoliennes ne résisteraient pas aux tempêtes.
Comme toute construction humaine, une éolienne a une certaine résistance maximale, au-delà de laquelle son intégrité est menacée. Lors de sa conception, le fabricant tient compte des vitesses de vent maximales mesurées sur le site d’implantation, et majorées d’un coefficient de sécurité supplémentaire. Certaines éoliennes installées sur des îles, en plein océan, peuvent ainsi résister à des vents de plus de 250 Km/h ! Les dernières tempêtes européennes (en France notamment) ont fait des massacres parmi les pylônes de lignes à haute tension... mais aucune éolienne n’a souffert. Bien sûr, un accident (dû à un défaut, p.ex.) peut toujours survenir. Mais dans le cas des éoliennes, les conséquences d’un tel accident n’ont aucune mesure de comparaison avec les perturbations provoquées par les bris de lignes à haute tension ... et ne parlons même pas des conséquences d’un échouage de pétrolier, ou d’un accident dans une centrale nucléaire...
D’autres aspects mériteraient encore d’être développés, mais la place manque ici pour le faire.
Je ne pourrai jamais assez inciter toutes les personnes confrontées à une demande de permis d’implantation d’éoliennes, de bien se renseigner et de réfléchir calmement avant d’émettre une opinion.
Il y a les éoliennes, mais il y a aussi tout le contexte...
Au rythme de la consommation mondiale actuelle, nous disposons de réserves de charbon pour une période de 100 à 200 ans, de pétrole pour 30 à 40 ans, de gaz naturel pour 60 à 80 ans et d’uranium pour 40 à 60 ans.
Au-delà, il restera un peu d’énergie fossile disponible mais sa rareté et les difficultés d’extraction, en influant sur les prix, la mettront hors de portée financière de la grande majorité de la population.
Cela revient à dire que notre génération (j’ai 56 ans), responsable de cette logique de surconsommation énergétique, ne laissera à la génération suivante (nos enfants) que peu de moyens pour leur permettre une vie comparable à la nôtre.
Pouvons-nous, de surcroît, leur refuser les moyens d’inverser cette tendance ?
Refuser l’éolien, n’est donc pas une démarche sans conséquence, et aura des implications extrêmement importantes sur la qualité de vie de ceux qui nous suivrons.
Mais, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit !
L’éolien à lui seul ne résoudra pas grand-chose.
Sans une réduction drastique de notre consommation d’énergie, un investissement massif dans les techniques les plus économes en énergie (l’efficacité énergétique), et un recours maximum à toutes les formes de production d’énergie renouvelable (éolien, solaire photovoltaïque, solaire thermique, biomasse, hydraulique, etc.), les pénuries d’énergie, le changement climatique, et leurs conséquences désastreuses ont encore de beaux jours devant eux.
Pour éviter cela, il faut apprendre à vivre autrement .... Afin que nos enfants et petits enfants puissent tout simplement vivre !
Chacun doit assumer sa responsabilité sociétale, et agir à son niveau.
Dans l’association que je représente, bien des personnes ont déjà entamé ces changements : utilisation de l’eau de pluie, jardins potagers, panneaux solaires, amélioration de l’isolation, choix d’une électricité verte, modes de déplacements doux, consommation locale, etc.
C’est le moins que nous puissions faire.
Ecologie au Quotidien
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56       

« Réseau Diois Transition Biovallée de la Drôme »

Vidéos des Rencontres de l'Ecologie
Film de 1,56mn : http://www.terrealter.fr/voir.php?id=4
2009 Film de 2,30mn : http://www.dailymotion.com/video/xa2yh4_ecologie-au-quotidien_webcam?from=rss

Nous alimentons aussi quotidiennement un Blog Citoyen : http://mediascitoyens-diois.blogspot.com/

4 commentaires:

  1. Mr Veyret avait écrit ce texte pour les Amis de la Terre en 2006

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  2. La transition énergétique est une nécessité et le scénario Negawatt en trace très précisément les grandes lignes... Le développement de l’énergie éolienne en fait partie.
    Est-ce pour autant que toute critique ou doute doivent être bannis, au motif que ces critiques font le lit des pronucléaires ?
    Sans jouer les anciens combattants antinucléaire qui radotent, j’ai été un militant engagé de tous les combats antinucléaires depuis la construction de la centrale de Cruas, au surgénérateur de Creys-malville, en passant par les déchets radioactifs enfouis en douce dans le sud drômois à Solérieux et la catastrophe de Tchernobyl, la création de la Criirad aux côtés de Michèle...
    Plus récemment, je suis engagé localement, dans ma vallée, la Gervanne, à la mise en place d’une centrale villageoise photovoltaïque sur la commune de Plan-de-Baix (tu es au courant) et si notre AG constitutive se passe bien (prévue ce vendredi 19 octobre), nous commencerons à lever des fonds auprès des simples citoyens en espérant que beaucoup de militants antinucléaires répondront et prendront des parts (la part est fixée à 100 Euros).
    Au cours de ma carrière de militant antinucléaire, j’ai combattu le lobby nucléaire à travers ses campagnes de désinformation, sa culture du secret et son refus du débat démocratique. Je m’attriste de voir certaines de ces méthodes reprises par certains de mes amis écologistes au nom du principe de réalité qui veut que la fin justifie tous les moyens...
    J’en veux pour exemple le coup du cavalier législatif introduit lors du récent débat parlementaire (24 septembre) sur le “tarif de l’énergie”, à trois heures du matin. Six amendements qui déréglementent l’éolien industriel pour le plus grand bonheur des multinationales et des spéculateurs (les mêmes qui investissent dans le nucléaire) qui vont ainsi pouvoir continuer à multiplier leurs profits. Autre temps, autres meurs... Dénonçant cette méthode “détestable” (sic), les élus du NPA (qui se sont sentis bien seuls à gauche) ont quitté l’hémicycle... Curieux pour la majorité de la gauche cet attachement soudain à la déréglementation, si chère à la droite et qui constitue la base de toutes les politiques libérales.
    Tu me dis, ma chère Annie que tu défens l’éolien industriel, “mais pas à n’importe quel prix”... Ça tombe bien, moi aussi, sauf que la déréglementation votée par l’Assemblée nationale le 24 septembre dernier, en supprimant les ZDE et en soumettant l’installation de parcs éoliens industriels à une simple “déclaration” (supprimant le régime de l’autorisation) aboutira précisément à l’inverse de ce que nous souhaitons. Désormais les développeurs pourront installer de l’éolien industriel sans étude d’impact, sans concertation locale et sans autorisation ; c’est à dire partout. Par exemple et pour rester local, le projet de création de ZDE lancé récemment par la Communauté de commune du Val de Drôme (CCVD), avec large concertation (communes, citoyens...) est désormais mort-né. Carte blanche est laissée aux investisseurs.
    Ne tombons pas dans les travers que nous dénoncions chez nos adversaires, même pour “la bonne cause”... L’écologie est globale ou n’est pas. Toutes les formes d’énergie ont des avantages et des inconvénients ; même les plus naturelles.
    Avec comme objectif la sortie du nucléaire et le remplacement des énergies fossiles par des renouvelables, je souhaite que nous puissions dialoguer avec tout le monde, en toute transparence, argument contre argument et sans tabou.
    Cordialement,
    Roger MATHIEU
    Le trou du loup
    26400 BEAUFORT-sur-GERVANNE
    04 75 76 44 27
    06 30 12 20 52

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  3. Bonjour Roger,
    Je fais partie de ceux qui sont intéressés par la production d'énergie renouvelable, pas à n'importe quel prix bien sûr . Mais partant du principe que les ENR sont très bien placées pour leurs coûts financier, environnemental, santé environnementale...je suis vraiment intéressée par leur développement important . Je ne veux pas poursuivre avec ce risque nucléaire quotidien, combien d'oiseaux et de chauves souris tués à Fuskuchima?

    Une nouvelle fois , je regrette que ce genre d'étude ne cible que la mortalité par les éoliennes, j'aurais trouvé fort instructif de donner des chiffres liés aux autres causes de mortalité (pesticides, auto, suréclairage......) Du coup ce document m'apparait avoir comme seul objectif de démonter les éoliennes, à quelle fin vraiment?
    C'est une étude difficile mais les variations du simple au triple me rende encore un peu plus méfiante , et je crains l'usage de coefficients de coefficients ...

    Bref, désolée Roger, mais pour moi les éoliennes à bon escient , avec d'autres ENR restent un espoir pour protéger la planète pour mes enfants ...
    à plus
    Annie Agier
    Conseillère régionale Europe Ecologie - Les Verts
    Région Rhône-Alpes
    Suivez l'actualité des élus sur leur site :
    http://rhonealpes.elusecologistes.fr/

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