mercredi 25 janvier 2012
Die 26150 : "Rencontres de l' Ecologie au Quotiden" 2012 ... (J+5 )
Les
Rencontres de l'Ecologie au Quotidien auront lieu à Die du 21 janvier
au 12 février. Lors d'une interview au Journal Du Diois et de la Vallée
de la Drôme (JDD), Anne Tesson, la coordinatrice de l'association nous
présente la 10e édition.( Photos : 3 des organisateurs des Rencontres de Die : Jacques M., Marco P. et Anne T.)
JDD : Quel est le thème cette année ?
Anne Tesson : Le thème des 10èmes Rencontres de l’Ecologie est « Vivre la transition, énergétique, économique, sociale »
JDD, Sylvaine Laborde-Castex : Vivre la transition, qu'est-ce que cela signifie ? C'est s'adapter au changement ?
Anne Tesson :
Vivre la transition, c’est se préparer maintenant et ensemble à la fin
du pétrole abondant et peu cher et aux changements climatiques. Cela
nécessite de changer notre façon de penser, notre mode de vie quotidien
et de ressouder nos solidarités. Il est urgent de réduire notre impact
écologique et des solutions simples à mettre en œuvre existent :
produire, distribuer et consommer localement, réduire notre consommation
d’énergie et nos émissions de CO2, développer les énergies
renouvelables, et surtout de réapprendre à faire ensemble…
JDD : Quels sont les invités phares de l'édition 2012 ?
Anne Tesson :
Pour nous, tous les invités aux Rencontres de l’Ecologie sont
importants et abordent des thèmes complémentaires : l’écologie
environnementale avec des tables rondes sur « Sortir du Nucléaire »
(Michèle Rivasi), « les produits chimiques, notre poison quotidien » (
Marie-Monique Robin), « l’agriculture est malade, soignons la politique
agricole commune » ( Geneviève Savigny), « la biodiversité sur notre
territoire » ( Gilbert David), l’écologie intérieure avec des
interventions sur la communication non-violente ( Thomas d’Ansembourg), «
Clé vers l’autoguérison » (Marie-Lise Labonté), « la maladie cherche à
me guérir » ( Philippe Dransart) et l’écologie sociale avec «la
puissance des pauvres» ( Majid Rahnema), «les nouveaux collectifs
citoyens » ( Ivan Maltcheff), « Face à la crise, développer des
autonomies ( Brigitte et Patrick Baronnet) et « Crise économique et
crise sociale : Sortir du Mur » ( Patrick Viveret). La diversité de
l’offre est garantie de l’ouverture et de pédagogie…
JDD
: La programmation n'est plus seulement limitée à Die et ses environs
mais s'étend sur toute la vallée. Est-ce une réelle volonté d'investir
le territoire de Biovallée ?
Anne Tesson :
Les initiatives prennent forme sur le territoire depuis de nombreuses
années et ont donné naissance à la Biovallée qui soutient des projets
qui vont dans le sens de l’agriculture biologique, de
l’éco-construction, des énergies renouvelables, de l’économie sociale et
solidaire et la démocratie participative, dont le nôtre. Il est
important de se relier sur le territoire de la Biovallée afin d’impulser
des projets et co-construire des actions.…Beaucoup d’initiatives et de
créativités viennent de la société civile, du monde associatif et
d’entrepreneurs conscients de cette nécessaire transition.
JDD : C'est un programme co-construit ?
Anne Tesson :
En effet le programme est co-construit avec toute personne qui a envie
de participer à l’organisation des Rencontres de l’Ecologie et les
réunions sont donc ouvertes à tout le monde. Un réseau important
d’associations, de personnes motivées par l’émergence d’une société plus
humaine et respectueuse du vivant participe à la
construction du programme des Rencontres de l’Ecologie et aux actions
des « 4 saisons d’Ecologie au Quotidien » tout au long de l’année.
JDD
: Comment qualifiez vous les Rencontres de l'Ecologie : c'est un lieu
écolo où il faut être spécialiste de l'environnement, avoir la fibre
naturelle pour participer ou est-ce que l'on peut venir comme un simple
novice ?
Anne Tesson :
Les Rencontres de l’Ecologie s’adressent bien-sûr depuis le début à
toutes les personnes qui désirent s’informer, débattre, rencontrer
d’autres personnes, échanger des idées, présenter des projets… C’est un
lieu convivial où il est possible de discuter à l’espace buvette ou
restauration, découvrir des livres à l’espace librairie, prendre ou
déposer des objets dans la zone de gratuité ou danser lors des soirées
bals ou concerts.
JDD
: Les Rencontres de l'Ecologie au Quotidien abordent plusieurs thèmes,
proposant des conférences scientifiques, mais aussi des ateliers, des
rencontres. Cette volonté d'éclectisme est-elle la marque de fabrique
des rencontres de l'Ecologie au quotidien?
Anne Tesson : Dans Rencontres de l’Ecologie, le mot «Rencontres » est aussi important que le mot « Ecologie ». En
proposant différents thèmes, différents publics sont amenés à se
croiser, à échanger, à faire tomber des à prioris et à construire
éventuellement des projets ensemble. Beaucoup de nouveaux arrivants dans
le Diois se créent un réseau d’amis et s’intègrent rapidement sur le
territoire. Des solidarités se développent ainsi que des projets
communs : habitats partagés, jardins collectifs, groupes transition dans
la Biovallée, maisons en éco-construction, réseau de semences,
groupement d’achats, co-voiturage… Les Rencontres de l’Ecologie
impulsent voire accompagnent l’émergence de projets qui volent ensuite
de leurs propres ailes.
JDD
: Vous abordez aussi des thèmes d'actualité ? En 2011, l'année a été
riche sur le plan de l'actualité environnementale avec le débat autour
de la prospection des gaz de schiste, la catastrophe de Fukushima,
comment revenez-vous sur ces sujets ?
Anne Tesson :
L’actualité nous montre quotidiennement que nous devons changer notre
relation à la nature et à l’autre si nous ne voulons pas multiplier les
catastrophes et mettre en danger le vivant sur la planète. Nous
proposons des tables rondes sur les sujets des gaz de schistes et du
nucléaire, des crises économiques et sociales en partageant différentes
visions afin que les participants se fassent leur propre opinion.
Tchernobyl nous avait déjà alerté sur une indispensable transition
énergétique, Fukushima est un rappel dramatique et nous ne devons pas
attendre le prochain accident pour sortir rapidement du nucléaire. La
prospection des gaz de schiste, en polluant l’eau, l’air et la
terre, détruirait irrémédiablement nos territoires ruraux. Il est donc
urgent d’agir pour mettre en place une autonomie énergétique et des
alternatives en énergies renouvelables.
JDD
Dans le même sens, vous revenez également avec la présentation du film
de Christian Rouaud "Tous au Larzac", sur le combat du Larzac, l'une des
plus longue et opiniâtre bataille politique et militante menée en
France, dans le sillage de mai 68, une bataille qui aujourd'hui est en
quelque sorte d'une retentissante actualité avec la lutte des indignés.
Est-ce aussi important pour "les Rencontres" d'éveiller les consciences ?
Anne Tesson : C’est
Kate Savalle du Cinéma Le Pestel qui nous a proposé de projeter ce film
qui vient de sortir et nous pensons en effet que ce sera l’occasion
d’échanger sur cette crise sociale qui traverse la planète et qui a pris
forme dernièrement avec les indignés qui ne représentent que la pointe
de l’iceberg. C’est une révolution de la conscience qui se vit
actuellement à travers le monde et la situation dans laquelle se
trouvent l’humanité et la planète nous demande d’être plus résilients,
créatifs, solidaires, de privilégier l’être à l’avoir, de sortir de la
surconsommation en nous dirigeant vers une sobriété heureuse.
La
lutte du Larzac est une lutte symbolique et exemplaire qui nous montre
que nous pouvons renverser certaines situations qui paraissent
irréversibles. Il n’y a pas de fatalité.
JDD : Cette année, les Rencontres de l'Ecologie vont fêter leur 10 ans, quelles évolutions, quel bilan pouvez-vous faire ?
Anne Tesson :
Les Rencontres de l’Ecologie informent depuis dix de l’impact de notre
mode de vie sur la santé, l’environnement, la société et le vivant et
proposent des alternatives à travers des conférences, des débats, films,
ateliers, visites de sites... Les citoyens font ainsi évoluer leur mode
de consommation qui a un impact direct sur l’économie locale.
A
travers les Rencontres, nous avons créé un espace où des milliers de
personnes viennent échanger, se nourrir, se relier pour avancer dans un
mode de vie plus responsable, plus respectueux de l’autre et du vivant. Pendant 10 ans, un réseau d’associations, de citoyens s’est tissé sur le territoire et au niveau national et
s’enrichissent mutuellement, oeuvrent sur des projets partagés et
transforment leurs territoires. Chaque fois que chacun de nous fait un
pas, c’est toute la société qui avance. La Biovallée offre un terreau
propice pour des initiatives de transition et chacun de nous peut y
participer.
JDD En pratique "les Rencontres de l'Ecologie" comment cela se passe ?
Anne Tesson :
Les Rencontres de l’Ecologie se déroulent du 21 janvier au 12 février
2012 dans la Drôme et du 27 janvier au 7 février dans la Salle
Polyvalente de Die avec des conférences, débats, films, ateliers
pratiques, découverte ou d’échanges, visites d’éco-sites ouverts à tous.
Un EcoPass de 25€ donne accès à toute la manifestation exceptés les
spectacles, concerts, ateliers pratiques et films du Cinéma Le Pestel.
Il existe aussi des tarifs par intervention avec un tarif réduit pour
les petits budgets. Les intervenants et bénévoles sont accueillis en
hébergement citoyen et nous sommes actuellement à la recherche d’autres
hébergements pour des visiteurs qui ne trouvent pas de logements sur
Die. Pour fêter les 10 ans des Rencontres, cette année, nous invitons
les artistes qui le désirent à exposer une de leurs œuvres dans la salle
polyvalente et nous réaliserons une affiche les présentant toutes. Le
lundi 6 février, un Forum Ouvert est organisé afin que les citoyens et
associations viennent présenter et relier leurs idées, projets
ou actions. D’autres temps forts ont lieu dans l’année sur
l’éco-construction, la Journée de la Terre et la relocalisation de
l’économie avec la création d’un Groupe Transition pour créer une
Monnaie Locale Complémentaire et toute personne intéressée peut y
participer. Le programme des Rencontres de l’Ecologie et des actions de
l’association sont consultables sur le site : www.ecologieauquotidien.fr ou au 04 75 21 00 56.
Sylvaine Laborde-Castex
Journal Du Diois et de la Vallée de la Drôme (JDD)
Avenue de la Clairette
26150 Die
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire