Les pétroliers attaquent le monde rural...
COMMUNIQUE DE PRESSE - Agir pour l'environnement -
Attac France - Amis de la Terre - Greenpeace - RAC
Gaz de schiste: La fracturation hydraulique...un
vrai champ de Bataille ! Paris vendredi 7 juin 2013 –
L'Office Parlementaire d’Évaluation des Choix
Scientifiques et Technologiques (OPECST) présentait hier un rapport d'étape sur
les « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour
l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste ».
- Sans surprise aucune, ce
rapport fait l'apologie de la fracturation hydraulique, aujourd'hui jugée comme
technique « la plus efficace et la mieux maîtrisée pour extraire les
hydrocarbures non conventionnels ». Sans tout à fait aller jusqu'à parler
de « massage de la roche » (mais presque), comme le suggérait il y a
quelques mois Christophe de Margerie, PDG de Total, les députés Christian
Bataille (PS) et Jean-Claude Lenoir (UMP), chefs de file de ce rapport d'étape
mettent tout en œuvre pour ouvrir la porte à l'extraction des gaz et huiles de
schiste.
- Recherche scientifique
d’évaluation des réserves potentielles, mise en place de « puits
test » destiné à l’expérimentation de techniques, exploitation du gaz de
houille en Lorraine et dans le Nord Pas de Calais etc. tous les arguments sont
bons pour vendre la fracturation hydraulique et la nécessité d'exploiter ces
ressources fossiles.
Face à ces aberrations,
nos organisations déplorent tout d'abord la volonté des parlementaires en
charge de ce rapport, de réduire le débat à une simple question de technique
d'extraction alors que la problématique des gaz de schiste est bien plus large.
Il a en effet été scientifiquement prouvé que l'exploitation des gaz et huile
de schiste entraîne des fuites de méthane, en partie à l'origine du
réchauffement climatique. Exploiter ces ressources fossiles en France ou
ailleurs et ce, quelque soit la technique, ne ferait qu’accroître nos émissions
de gaz à effet de serre en nous enfonçant encore un peu plus dans la crise
climatique.
- Une telle politique
irait bien évidemment à l’encontre des recommandations des scientifiques du
GIEC et des engagements, pourtant minces, déja pris par la France à l’échelle
internationale en matière climatique. De plus, nous avons un quota d’émissions
de CO2 à ne pas dépasser d’ici à 2050 pour rester sous les deux degrés de
hausse des températures. Aujourd’hui, les émissions des projets d’extraction
fossiles en cours nous font déjà exploser ce quota. Il est donc impensable,
quelle que soit la méthode d’extraction, d’aller chercher de nouvelles
ressources fossiles. Pour les associations, la crise climatique clôt le
débat.
Cerise sur le gâteau, les
parlementaires vont même jusqu'à proposer de « financer la transition
énergétique par les retombées financières éventuelles de l'exploitation des gaz
et huiles de schiste », reprenant mot pour mot la récente proposition de
Laurence Parisot, présidente du Medef. Pourtant, à l'heure du débat national
sur la transition énergétique, il est grand temps de se détourner des énergies
fossiles, qui ne font qu'aggraver le réchauffement climatique, et de choisir la
voix de la sobriété énergétique.
Nos organisations
dénoncent également le lobbying effréné des intérêts particuliers représentés
par les industries pétrolières et gazières qui cherchent, par tous les moyens à
contourner la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique en
France. La proposition des parlementaires de « réformer le code minier
pour faire bénéficier les collectivités locales et les propriétaires d'une part
des retombées financière liées à ces hydrocarbures. » apparaît comme une
tentative très claire de convaincre citoyens et élus locaux de l’attrait
financier de ces exploitations, en ne prenant nullement en considération les
impacts sur l’eau, l’air, la terre, le paysage etc. et la santé des populations
Nos organisations
signataires se joignent aux collectifs citoyens contre les gaz de schiste pour
demander l'interdiction du recours aux gaz et huiles de schiste, quelque soit
la technique d'extraction ainsi que pour exiger une transition énergétique
tournée vers la sobriété et les énergies renouvelables mais en aucun cas vers
de nouvelles énergies fossiles, quelle qu'elles soient.
Contacts presse :
Sophie Bordères, Agir pour l'environnement,
06.45.48.13.54
Romain Porcheron, Amis de la Terre, 06 63 43 96 57
Maximes Combes, Attac 06. 24.51.29. 44
Anne Valette, Greenpeace 06.73.89.48.91
Meike Fink, Réseau action climat, 01.48.58.89.79
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