Le scénario de transition énergétique de l'Ademe
serait bon pour la croissance et l'emploi : A long terme, le scénario de
transition énergétique de l'Ademe serait bénéfique à la croissance, à l'emploi
et aux investissements. Néanmoins, à court terme, la hausse des prix de
l'énergie induit des effets négatifs.
"La lutte contre le
changement climatique entraîne un regain d'investissement, des créations
d'emplois dans les filières vertes bien supérieures aux destructions de postes
dans la branche des énergies fossiles et des filières énergivores et une nette
contraction du déficit de la balance commerciale." Telle est la synthèse
de l'évaluation macroéconomique des visions énergétique de 2030-2050 de
l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) rendue
publique fin octobre. Le scénario de l'Ademe serait aussi plus favorable à la
croissance économique que le scénario tendanciel de référence.
Le document de 37 pages
évalue "[les] effets sur l'emploi et la balance commerciale d'un transfert
d'activité des branches énergivores vers les branches sobres", ainsi que
l'existence éventuelle d'un double dividende écologique et économique. Pour
rappel, dans le cadre du débat national sur la transition énergétique (DNTE),
l'Agence a présenté un scénario axé autour d'une réduction de la consommation
d'énergie finale de 150 à 80 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) entre
2010 et 2050.
"C'est la première
fois en France qu'un scénario de transition énergétique complet et cohérent
défini tant du côté de l'offre que de la demande énergétique (…) fait l'objet
d'un bouclage macroéconomique avec ce type de modèle", avance l'Ademe.
L'évaluation a été réalisée conjointement par l'Ademe, l'Observatoire français
des conjonctures économiques (OFCE) et le Centre hollandais de recherche
scientifique appliquée (TNO).
La hausse de la demande
compense les impacts négatifs
Globalement, l'Ademe
estime "que les impacts expansionnistes de la transition énergétique
l'emportent sur ses effets récessifs" et qu'en conséquence, en 2050, le
PIB français serait supérieur de 3 points à celui du scénario de référence.
Quant à l'emploi, l'évaluation fait apparaître un potentiel de 825.000 emplois
supplémentaires par rapport au scénario de référence, soit une hausse de 3% de
la population active occupée et une baisse de 1,5% du taux de chômage.
Les économistes ayant
évalué le scénario de l'Ademe expliquent ces résultats par une augmentation de
l'activité des secteurs des énergies renouvelables (39 milliards d'euros
d'investissement annuels supplémentaires en moyenne sur la période par rapport
au scénario de référence), du transport collectif (5 milliards d'euros
d'investissements annuels supplémentaires) et de la rénovation du bâtiment (8
milliards d'euros d'investissements annuels supplémentaires), qui compensent la
baisse d'activité de la branche énergie. "Or les premiers ont une forte
intensité en main d'œuvre et une propension à importer relativement faible par
rapport aux secteurs des énergies non renouvelables", explique l'Ademe.
Globalement, les créations
d'emplois attendues et la baisse du déficit commercial lié à l'énergie se
traduisent par une hausse de la demande qui vient soutenir la croissance
économique. De même, la perte de compétitivité des entreprises, liée à la
hausse du prix de l'énergie, serait "très largement" compensée par la
hausse de la demande.
Revenus des ménages et
balance commerciale se dégradent à court terme
Du côté des ménages,
l'Agence estime qu'à l'échéance 2050, leur revenu disponible s'accroît de 4%
par rapport au scénario de référence. Certes, "dans un premier temps, la
facture énergétique des ménages s'accroît sous l'effet d'une hausse du prix des
combustibles et des taxes", explique l'Ademe, mais "elle diminue
ensuite grâce à la baisse de la demande d'énergie". De même, les créations
d'emplois supplémentaires induites par la transition énergétique participe
aussi à la hausse des revenus des ménages français.
Quant aux secteurs
industriels, si les énergies renouvelables, les transports collectifs et la rénovation
du bâtiment sont les grands gagnants, l'Ademe anticipe aussi des
investissements en baisse dans les centrales thermiques et l'automobile par
rapport au scénario de référence. Globalement, ce déplacement des
investissements dans certains secteurs vers d'autres représente "un peu
moins de 1 point de PIB par an".
Enfin, dans un premier
temps, le déficit de la balance commerciale s'accroîtrait de l'ordre de 0,2% du
PIB, avant de diminuer progressivement avec la baisse des importations de gaz
et de pétrole. Cette réduction est évaluée à environ 1% du PIB de 2050. Quant à
la hausse du déficit à court terme, elle s'explique par une perte de
compétitivité des produits français sur les marchés internationaux, compte tenu
de la hausse des prix de l'énergie, ainsi qu'une hausse des importations liées
au développement des énergies renouvelables, et cela, "jusqu'à ce que les
filières françaises se développent".
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