- Bonjour,
Nous vous invitons à participer à la
prochaine réunion d'Ecologie au Quotidien :
Le mercredi 09 juillet 2014, Salle
Beauvoisin de Die ( sous la salle Polyvalente).
- à 17h : C.A (dernier avant l’été)
- à 18h : Comité
d'Ethique (Premier sur le projet 2015)
- à 19h30 : pour un
repas partagé
et à 20h30 : Travail sur le Projet 2015
(dernières propositions)
Amicalement,
Anne Tesson pour Ecologie au Quotidien
À l’heure d’internet et de la 4G, la planète semble
tourner trop vite, affole les
compteurs, avale des rêves, des vies humaines. Depuis l’avènement de
l’industrialisation et du Kapitalisme mondialisés, le TEMPS nous est confisqué.
Le tic-tac de l’horloge s’est imprimé dans nos cerveaux pour nous rappeler à
chaque minute, qu’il n’y a pas de temps à perdre, il faut produire.
Une fabrique de CHRONOSHOMMES.
La dictature de l’urgence divise notre monde : suractivité et
hyperconsommation pour les uns, désœuvrement et famines pour les autres.
URGENT RALENTIR ... Certains le pratiquent déjà, individuellement ou
collectivement. Les gestionnaires des gouvernements occidentaux ne le prennent
pas en compte et nous précipitent contre le mur.
Il est temps de suspendre les hostilités, de faire le grand remue-ménage pour
apaiser notre remue-méninges sous les crânes !
Bienvenue à la
lenteur ! Sagesse de la paresse !
Bonjour,
Nous organisons les 13èmes « Rencontres de la Citoyenneté et de l'Ecologie
au Quotidien » sur le thème « Ralentir, pour une sobriété
heureuse » à Die dans la Drôme entre le 24 janvier et le 2 février 2015
pour présenter des alternatives citoyennes face aux enjeux de ce siècle.
L'objectif est de créer un espace d'échanges et de réflexion, d'ouvrir la pensée
à l'imagination et à l'utopie, de présenter des alternatives, de les relier et
d'impulser des projets.
Tous les ans plusieurs
milliers de personnes participent à cette manifestation qui est un temps
fort de réflexion, d'échange, d'information, de convivialité...et les
conférences accueillent jusqu'à 500 personnes.
Vidéos des Rencontres de
l'Ecologie
Eloge de la lenteur
Nous sommes entrés dans une société de l’éphémère,
de l’instant, de la volatilité, de la vitesse. Le zapping et le surfing
deviennent des morales essentielles du rapport au monde, une manière de se
jouer de la surface pour éviter de choisir et multiplier les expériences sans
s’engager.
Un individu contemporain,
qui ne se soutient que de lui-même, est confronté en permanence à une multitude
de décisions. Il est soumis à l’écrasement du temps sur l’immédiat puisque le
monde n’est plus donné dans la durée mais dans la saisie de l’instant. La
hantise est celle de la désynchronisation, celle de ne plus être en phase avec
l’actualité de sa propre vie prise dans le filet des bouleversements
sociaux et professionnels, une urgence qui n’en finit jamais empêche de jouir
de son existence, et amène à un temps séquencé allant d’une tâche à
une autre, ou plutôt de la résolution d’une tension à une autre. Injonction de
vitesse, de rendement, d’efficacité, de disponibilité qui exige de
s’arracher à soi-même, d’aller plus vite que son ombre pour réagir. Mais
les capacités de résistance ne sont pas extensibles à l’infini, elles épuisent
l’individu et aboutissent à la fatigue d’exister. Les technologies
contemporaines, loin de faire gagner du temps comme on le croit
souvent, ne cessent de multiplier les engagements personnels, et des
mobilisations qui n’en finissent plus. Le téléphone cellulaire est l’instrument
clé de la mobilité, de la réactivité, de l’adaptabilité et de la multiplicité
et de l’ubiquité des engagements, il rend illimité le temps de travail et
de disponibilité. La modernisation n’a cessé d’accélérer les rythmes de vie.
Plus nous gagnons du temps, plus le temps nous échappe, et plus nous en
sommes affamés. Ce temps épargné n’est pas celui du repos.
Toute l’existence bascule dans l’urgence et dans la nécessité de ne jamais
perdre de temps, de maintenir une attention constante aux autres et aux
événements. Il faut aller de plus en plus vite pour rester sur place. Même dans
la vie personnelle, nos sociétés font loi de la terrible parole de Taylor
déclarant «la guerre à la flânerie» dans les usines Ford des
années 20 car il ne supportait pas de voir les ouvriers cesser un seul
instant de travailler.
Si la réflexivité a
toujours accompagné l’individu dans sa relation au monde, la disparition des
régulations traditionnelles, l’effacement des modèles et des normes confère
une marge accrue de manœuvre. Toujours sur le qui-vive, dans
l’expérimentation, le calcul relatif de ce qu’il convient de faire selon
les circonstances, il n’a guère de repos.
Rester en mouvement,
surfer sur le renouvellement des produits, des attentes sociales, ou des
offres de travail pour rester à flots, devient une occupation à part entière et
un principe d’identité. Le mot d’ordre est de tenir le coup, de s’ajuster
au changement, de ne pas prendre de retard. D’où le succès de la notion de
résilience, le fait de ne pas être démoli par l’adversité, de faire face
au changement pour rebondir aussitôt ; l’importance croissante dans les
librairies des rayons d’ouvrages consacrés aux recettes pour se venir en
aide soi-même ou même «devenir soi-même». Dans le monde de l’obsolescence
généralisée, il faut se faire soi-même obsolescent, fluide, recyclable.
La frénésie de la
vitesse, du rendement, appelle en réaction la volonté de ralentir,
de calmer le jeu. Une forte résistance politique et citoyenne se mobilise
à ce propos. La lenteur est le rythme de l’amour,
de la tendresse, de la conversation, de l’attention à l’autre,
de l’érotisme, de la jouissance du fait d’exister. Elle n’a que faire de
l’exultation de l’éjaculation précoce qui est au cœur du contemporain. Elle
revendique la slow food, les slow cities à l’encontre de la fièvre
ambiante.
D’où aussi l’engouement
récent de nos sociétés pour la marche que des centaines de millions d’hommes et
de femmes découvrent avec jubilation. Ils s’immergent dans une durée
qui s’étire, flâne, se détache de l’horloge. Cheminement dans un temps
intérieur propice à un retour sur soi, la marche sollicite
une suspension heureuse du temps, une disponibilité à se livrer à des
improvisations selon les événements du parcours. Elle ne consiste pas à gagner
du temps mais à le perdre avec élégance, le sourire aux lèvres. Occupation
pleine du temps, mais dans la lenteur, elle est une résistance à ces
impératifs de vitesse, d’urgence, de disponibilité qui élaguent le goût de
vivre. Aujourd’hui, les chemins sont emplis de flâneurs qui cheminent à
leur guise, à leur pas, en leur temps, en conversant paisiblement ou en
méditant le nez au vent. Seule la lenteur permet d’être à la hauteur des choses
et dans le rythme du monde. Elle est l’évidence du cheminement, elle
appelle une progression attentive, voire contemplative, la possibilité de
la halte pour profiter d’un lieu ou se reposer. Elle est un mouvement de respiration.
En ce qu’il se tisse dans
la lenteur, le temps devient la mesure du corps, il n’y a rien d’autre que
chaque moment qui passe. La marche est retour à l’élémentaire : l’aube, le
coucher du soleil, la nuit, la terre, l’herbe, les pierres, les collines, les
montagnes, l’eau, la pluie, le vent, elle nous rappelle notre humanité
essentielle immergée dans un monde qui nous dépasse et nous émerveille ou
nous inquiète. Echappée belle hors du temps ou dans un temps ralenti, la marche
n’est pas une recherche de performance ou une quête de l’extrême
sponsorisée par des marques commerciales, elle est un effort à la mesure des
ressources propres du marcheur.
David LE BRETON Sociologue
Auteur notamment de :
«Marcher : éloge des chemins et de la lenteur», (Métailié 2012) et de «l’Adieu
au corps» (Métailié 2013).
- Bonjour,
Nous vous invitons à participer à la
prochaine réunion d'Ecologie au Quotidien :
Le mercredi 09 juillet 2014, Salle
Beauvoisin de Die ( sous la salle Polyvalente).
- à 17h : C.A (dernier avant l’été)
- à 18h : Comité
d'Ethique (Premier sur le projet 2015)
- à 19h30 : pour un
repas partagé
et à 20h30 : Travail sur le Projet 2015
(dernières propositions)
Amicalement,
Anne Tesson pour Ecologie au Quotidien
Ecologie au Quotidien
Le Chastel 26150 DIE, Rhône-Alpes, France
Tel
: 04 75 21 00 56