La ministre de l’écologie,
Ségolène Royal, présentera mercredi 18 juin en conseil des ministres, les
grandes lignes du projet de loi sur la transition énergétique qui aura fait
l’objet d’arbitrages serrés jusqu'au dernier moment. Outre la gouvernance du
parc nucléaire français, les trois clés de la transition énergétique sont la
rénovation thermique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables
et le déploiement de nouvelles infrastructures de transports.
D’après les évaluations
réalisées par les experts lors du débat national de la transition énergétique
comme par l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'energie (Ademe),
il faudra mobiliser entre 10 et 30 milliards d'euros supplémentaires
chaque année par rapport au niveau actuel des investissements énergétiques (37
milliards d’euros), selon le scénario et le mix énergétique choisi.
Si l’engagement public
peut être décisif, une large part des financements nécessaires proviendra de
sources privées. « Aujourd’hui, l’investissement ne va pas spontanément
vers ces trois priorités, souligne Isabelle Vincent, chef du service économie
et prospective de l’Ademe. Un des grands enjeux de la loi de transition
écologique est de définir des dispositifs incitatifs permettant de mobiliser
les ressources sur ces priorités. »
Le chantier de
la rénovation thermique des bâtiments montre qu'il faudra beaucoup
d'ingéniosité pour développer un modèle plus sobre. Ce secteur représente à lui
seul 40 % de la consommation d’énergie et 25 % des émissions de gaz à effet de
serre. François Hollande, dès 2012, a fixé des objectifs ambitieux avec la mise
aux normes de 500 000 logements par an d’ici à 2017 (380 000
logements privés et 120 000 logements sociaux). Mais dans les faits, le
chantier a pris un retard considérable : en 2013, seuls quelque 60 000
logements privés et 100 000 logements sociaux ont été rénovés, selon le Plan
bâtiment durable.
Garantir les prêts à la rénovation énergétique
Rendre ces opérations
accessibles suppose de proposer un mode de financement capable de minimiser
celui des particuliers pour ne pas impacter durablement leur pouvoir d’achat.
Le coût des travaux de rénovation énergétique d'une maison individuelle de
80 m2 s'élève en moyenne à 18 000 euros. Le montant de l’emprunt oscille
généralement entre 8 000 et 30 000 euros. Or, sur ces prêts à la
rénovation, les banques pratiquent des taux proches de ceux des crédits à la
consommation (7 % à 8 %), au lieu des 1 % ou 2 % généralement accordés pour les
prêts immobiliers.
L’éco-prêt à taux zéro
(éco-PTZ), instauré début 2009, est très peu développé. Initialement, le
gouvernement visait une distribution annuelle de 150 000 prêts. Mais ce
dispositif financier n’a jamais dépassé les 74 484 bénéficiaires (en
2010). En 2012, seulement 33 569 PTZ ont été conclus. Les banques
considèrent comme peu attractifs et risqués ces prêts à la rénovation.
Pour les inciter à rapprocher
leurs taux de ceux pratiqués pour l’achat d’un bien immobilier, la Caisse des
dépôts et consignation (CDC), auteur d’un rapport sur le financement de la
rénovation énergétique des logements privés remis au gouvernement en juin 2013,
propose la création d’un fonds de garantie. Celui-ci serait financé par les
distributeurs d’énergie (EDF, GDF…) grâce aux efforts de réduction de
consommation énergétique qu’ils sont dans l’obligation de réaliser chaque
année. Une idée reprise par François Hollande lors de l’ouverture de la
conférence environnementale en septembre 2013.
Développer le tiers financement
Depuis plusieurs mois, le
ministère du logement planche sur un mécanisme de tiers financement. Celui-ci
permettrait la prise en charge des travaux de rénovation d’un logement par un
opérateur, sans que le propriétaire ait à débourser le moindre euro. Ce dernier
versant ultérieurement l’équivalent des économies d’énergie réalisées sur leur
facture. Il a été défini dans la loi pour l’accès au logement et un urbanisme
rénové (ALUR) de mars, mais sa mise en œuvre n’avance qu’à petit pas.
Si le principe d’une
garantie apportée par la Caisse des dépôts semble acquis, il reste encore à définir
des dispositifs de financement innovants. Quelques régions ont pris
l’initiative de développer, dans le cadre d’une approche globale, une offre de
service intégrée, incluant le financement des travaux, un diagnostic thermique
du logement, la coordination et le suivi de sa rénovation et un accompagnement
des ménages.
Mais le secteur bancaire
se montre réticent à une généralisation de ces expérimentations, considérant qu’elles
empiètent sur le monopole bancaire sur le crédit. Dans son rapport sur le
financement de la rénovation énergétique des logements privés, la Caisse des
dépôts considère qu’il est nécessaire de « clarifier le statut des
structures de tiers-financement au regard du monopole bancaire » et
préconise que ce type de dispositif s’appuie sur un partenariat avec les
banques, celles-ci resteraient ainsi maîtres de l’octroi de crédits. En avril,
les présidents des régions Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Rhône-Alpes
ont écrit à Ségolène Royal pour lui demander de sauver le tiers financement
dans la loi de transition énergétique.
Réorienter l’investissement et l’épargne
Pour dégager des
ressources de financement, les experts du Débat national sur la transition
énergétique insistaient sur la nécessité de mobiliser une plus grande part de
la collecte de l’épargne réglementée (livret A, livret de développement durable)
en faveur de la transition énergétique. « L’idée serait aussi, souligne
Isabelle Vincent, d’instaurer des indicateurs de performance
carbone des produits financiers, afin d’amener les banques à rendre des
comptes sur la nature des investissements qu’elles consentent. »
Utiliser le levier de la
fiscalité écologique
La France utilise aujourd’hui
peu le levier de la fiscalité écologique et se trouve à l’avant dernière place
européenne en la matière. Ségolène Royal a dit et répété qu’elle ne voulait pas
d’« écologie punitive ». Mais pour les défenseurs de l'environnement, la
fiscalité doit être utilisée comme un levier de changements de comportement.
« Il s’agit d’accroître les impôts sur les nuisances environnementales et
non développer une fiscalité punitive », précisait en juin, Christian
de Perthuis, le président du Comité pour la fiscalité écologique.
« Si l’on alignait la fiscalité du diesel
sur celle de l’essence, que l’on appliquait la redevance sur les poids lourds,
qui présente le seul défaut d’avoir été mal nommée écotaxe, on dégagerait des
fonds pour le développement des transports durables », assure Bruno
Rebelle, directeur général de Transitions, agence de conseil en stratégie, qui
fut membre du comité de pilotage du Débat national sur la transition
énergétique. « On ne peut pas affirmer ne pas avoir d’argent pour financer la
transition énergétique et ne pas appliquer un dispositif qui a été voté par la
gauche et la droite. Or, celui-ci a un objectif vertueux : faire payer aux
véhicules les plus polluants, les nuisances environnementales qu’ils génèrent
et encourager un report vers d’autres modes, ferroviaire et fluvial. »
Faire de la BPI un outil central du financement de
la transition
La Banque publique
d’investissement (BPI), dont la mission est d’accompagner la transition
énergétique, se dit prête à mettre les moyens pour accélérer le développement
des énergies renouvelables, si des objectifs volontaristes sont fixés et si une
stabilité du cadre réglementaire dans ce secteur le permet.
Cette banque publique joue
elle-même un rôle de garantie bancaire des prêts aux petites et moyennes
entreprises. Elle intervient toujours en partenariat avec d’autres banques et
investisseurs, sous forme de cofinancement de prêts ou de co-investissement
dans le capital d’entreprises. « Sous réserve d’un contexte
favorable », elle s’est fixé un objectif de 800 millions d’euros de
prêts par an d’ici à 2017 dans le secteur des énergies renouvelables.
Les leviers du financement
de la transition énergétique ne relèvent pas tous du registre de la loi de
programmation. La conférence bancaire et financière qui se tiendra le 23 juin
sera elle-même décisive pour trouver le cadre d’un équilibre dans la
répartition de la charge entre les différents acteurs publics et privés.
Néanmoins, élus, ONG et experts attendent de cette loi de programmation qu’elle
définisse le cadre de financements innovants et qu’elle fixe une trajectoire
avec des objectifs volontaristes. « Plus la trajectoire sera lisible, plus
elle influera la décision des acteurs », insiste Isabelle Vincent.
Laetitia Van Eeckhout
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