samedi 18 mai 2013

Mesurer les richesses, autrement....

Mesurer la richesse des villes autrementMesurer la richesse des villes autrement

Le PIB ne fait pas le bonheur. Pour mesurer la richesse autrement que de façon strictement pécuniaire, des indicateurs alternatifs de croissance se mettent en place. C’est dans cet état d’esprit que l’ONU-Habitat, qui publie tous les deux ans un rapport sur l’état des villes dans le monde, a créé l’index pour la prospérité des villes. « L’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) se base sur le PIB, l’éducation et la santé. D’autres indices ont été développés plus tard en prenant en compte l’écologie. Mais, la plupart de ces indices se situent toujours au niveau national. L’indice de la prospérité des villes a d’abord l’avantage d’être un indice urbain. Ensuite, il va au-delà de l’IDH en prenant en compte les infrastructures, l’environnement et surtout les inégalités », souligne Gora Mboup, directeur de l’Observatoire urbain mondial.
Des villes qui affichent une belle croissance économique comme Mexico, Rio ou Johannesburg, connaissent, par exemple, un taux de criminalité inquiétant lié à une mauvaise répartition des richesses. Pour illustrer ce nouvel instrument de mesure, ONU-Habitat a dessiné une roue. Chaque rayon représente un des cinq critères de mesure pris en compte : la productivité, les infrastructures, la qualité de vie, l’environnement et l’équité sociale. Au centre, Gora Mboup y ajoute la gouvernance : « c’est l’axe qui doit permettre à la roue de tourner ».
Pour passer de l’indice à la pratique, l’ONU-Habitat lance un Forum. Les villes qui participeront s’engageront à se faire évaluer sur base de ce nouvel index et suivre une feuille de route.
Par ce travail, ONU-Habitat entend aussi attirer l’attention sur la problématique croissante de la privatisation de l’espace publique. « A l’origine des villes, les routes n’étaient pas qu’un moyen de transport. C’était aussi un endroit où les gens se rencontraient. Aujourd’hui, dans beaucoup de villes, la mobilité a pris le dessus sur les fonctions sociales, culturelles ou politiques. Il faut revenir à ces aspects et pour cela il faut de l’espace. Au moins 50 % de la ville devrait être alloué à l’espace public. Ce qui n’est possible qu’en densifiant la ville. On ne peut pas parler de prospérité si il n’y a pas une communauté. Et on ne peut pas parler de communauté si il n’y a pas d’espace pour se rencontrer », conclut Gora Mboup, directeur de l’Observatoire urbain mondial.
Alterécho
Pour prolonger la réflexion sur les indicateurs alternatifs Revoir le webdocumentaire de notre collègue Arnaud Grégoire sur le Bonheur brut
Lire Alter Echos N°305 “Iweps : le bonheur c’est combien ? “

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