dimanche 24 février 2013

Exporter nos saloperies....une bonne idées.



COMMUNIQUE DE PRESSE DES COLLECTIFS FRANÇAIS CONTRE LES GAZ ET HUILE DE ROCHE- MERE NON A LA PARTICIPATION DE LA FRANCE A LA RECHERCHE ET L’EXPLOITATION DES HYDROCARBURES DE ROCHE-MERE EN GRECE
Après que Laurent Fabius laissait entendre à quelques journalistes, le 17 janvier dernier, que la France entendait «signer un accord permettant des recherches françaises sur le territoire algérien dans le domaine de l'exploitation des gaz de schiste» (1), annonce qui a vivement fait réagir les Collectifs algériens, et français (2) opposés à la recherche et à l’exploitation des gaz et huile « de schiste » on apprend maintenant que la Grèce pourrait devenir le nouveau terrain d’expérimentation et d’extraction de cette ressource pour notre pays.
En effet, François Hollande, lors de sa visite en Grèce le 19 février a annoncé que « La Grèce a décidé un programme de privatisation », et que « les entreprises françaises seront présentes ». Dans la foulée le président de la République a proposé à la Grèce de louer à l'entreprise française DCNS (car la Grèce n'a pas les moyens de les acheter!) deux frégates FREMM, navires multi-fonctions à vocation de missions de souveraineté au large des côtes, dont on apprend par la presse grecque (3) et française (4) qu'ils seraient utile pour sécuriser la recherche de pétrole et du gaz dans la mer Égée, où Total a déjà des intérêts.
Les collectifs déplorent l’incohérence voire l’hypocrisie des autorités de notre pays, qui d’un côté interdisent la fracturation hydraulique sur le territoire - tout en autorisant des forages de recherche dans des couches géologiques ou des gisements d’hydrocarbures prétendument conventionnels dans notre pays – et prétendent mettre en route la transition énergétique pour échapper aux énergies fossiles, et de l'autre promeut et soutient dans un autre pays européen la recherche et l'exploitation des hydrocarbures de roche-mère.
En juin 2012 le premier ministre grec Antonis Samaras laissait entendre qu’un gisement de gaz naturel offshore pourrait résoudre les difficultés budgétaires grecques : d’après l’étude scientifique à laquelle il se référait, les réserves situées au large de la Crète pourraient avoisiner les 3.500 milliards de m3 de gaz, de quoi répondre aux besoins en gaz de l'Europe pendant plus de six ans, et un gisement de pétrole d'environ 1,5 milliard de barils. Des chiffres qui, naturellement, sont à confirmer et qui pourraient bien, comme cela a été le cas en Pologne, être revues à la baisse. Roland Vially, géologue, responsable de l'évaluation des ressources et des réserves d'hydrocarbures à l'IFPEN a d’ailleurs affirmé dans une conférence (5) que seulement 6% de ce volume était récupérable techniquement, il faut se demander où est la rentabilité financière de cette industrie. Quoi qu’il en soit, Athènes a lancé une procédure d'octroi de permis et a commandé des études sismiques pour préciser l'étendue des réserves d'hydrocarbures. Les résultats sont attendus mi-2013.
D’autres raisons nous poussent à dénoncer la volonté du gouvernement de participer à cette soit disant valorisation des ressources grecques :
* Toute recherche gazière ou pétrolière offshore en Méditerranée met gravement en péril l’équilibre de l’écosystème marin, et, de là, les ressources halieutiques, que ce soit dans les eaux françaises, en Grèce, ou ailleurs ;
* La Grèce est également connu pour être le pays européen concerné par le plus fort risque sismique, un risque qui serait amplifié par des forages et l’utilisation de la fracturation hydraulique ;
* Une pollution et une dégradation des eaux de baignade au large de la Grèce serait une catastrophe pour l’économie touristique de la Grèce
* De fortes tensions sont à craindre avec les pays voisins (Albanie, Turquie, Chypre, etc.) dans l’hypothèse de la valorisation de ces ressources sous marines…
Nous refusons donc de voir notre pays participer à la curée de ce pays, berceau de notre civilisation, en grande détresse économique et sociale, au mépris de la population grecque qui, cet hiver, se chauffe, au sens strict, de tout bois voire de déchets divers. Aucune étude n’a réussi à prouver jusqu’à maintenant que l’exploitation des hydrocarbures de roche mère était en mesure d’aider les habitants d’un pays, quel qu’il soit, à lutter contre la pauvreté de sa population. La situation aux Etats-Unis en est un exemple flagrant.
Pour l’ensemble de ces raisons, nous dénonçons le cynisme du gouvernement français, et affirmons notre solidarité au peuple grec.
Le 24 février 2013
Non-au-gaz-de-schiste-permis-préalpes-réseau-diois 
(3) le quotidien grec Kathimerini

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